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Réunion du 16e Conseil d’orientation et d’accompagnement du CREFAP, le 29 février à Phnom Penh (Cambodge). |
Photo : Vân Anh/CVN |
Le 16e Conseil d’orientation et d’accompagnement du Centre régional francophone d’Asie-Pacifique (CREFAP) a réuni en ce début de semaine des représentants cambodgiens, laotiens, vanuatu et vietnamiens sur la question du programme quadriennal 2015-2018 «Français langue étrangère». Ils ont eu pour but de présenter les bilans des réalisations menées en 2015 dans leurs pays respectifs, et de fixer le plan d’action pour cette nouvelle année.
Initié par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), ce programme tente d’apporter des solutions aux problèmes posés par le déclin de la qualité de l’enseignement du français en tant que langue étrangère dans la région Asie-Pacifique. Il répond de plus à l’objectif de la Francophonie de développer l’usage du français.
Trois objectifs fondamentaux
«Le français est pour nous un symbole de l’excellence et de la qualité. Cette langue joue un rôle particulier dans la vie politique et diplomatique, mais également dans plusieurs autres secteurs, comme celui touristique, technique, juridique ou médical», a souligné Yuok Ngoy, secrétaire d’État, ministre de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports du Cambodge, pendant la séance d’inauguration. Et d’ajouter que le français mérite d’être davantage renforcé et d’une manière la plus effective en fonction de la réalité des besoins des pays dans le nouveau contexte de la régionalisation et de la mondialisation.
Il faut rappeler que le programme quadriennal 2015-2018 «Français langue étrangère» a fixé un cadre précis avec trois objectifs fondamentaux. D’abord, le programme s’oriente vers un renforcement des capacités des acteurs hommes et femmes de l’enseignement du français langue étrangère à produire un travail de qualité adapté à un contexte de plurilinguisme. De plus, le programme mettra en œuvre des stratégies et des activités favorisant l’accès des élèves filles et garçons à une offre accrue des activités scolaires et parascolaires en français. Enfin, les décideurs des systèmes éducatifs nationaux doivent être plus sensibilisés à la nécessité de maintenir le français langue étrangère dans l’offre linguistique proposée par le système éducatif. «Ces trois objectifs sont intimement liés et vont ensemble. Ils sont interconnectés, et s’impactent mutuellement», a estimé Véronique Girard, spécialiste du programme dans la Direction «Langue français culture et diversités» de l’OIF.
Priorités aux actions de qualité
En 2015, 48.384 élèves suivent des cours de français au Vietnam, dont 12.911 dans des classes bilingues francophones. |
Photo : Phuong Vy/VNA/CVN |
2015 a été la première année de la mise en œuvre du programme quadriennal «Français langue étrangère». Pour réaliser les objectifs, vingt-trois actions ont été réalisées, dont quelques-unes ont été déclinées en différentes sous-opérations : réalisation d’une cartographie de l’enseignement du français, actualisation du référentiel de compétences des enseignants de français, élaboration d’une charte de qualité pour l’enseignement des langues étrangères ou création d’activités parascolaires en français. Ces dernières ont soutenu près de 1.200 bénéficiaires directs, issus de tous les horizons : élèves et enseignants du secondaire, formateurs universitaires, experts dans différents domaines de la gestion et de l’ingénierie éducative, ou encore des cadres éducatifs.
«Nous avons un cadre logique dans lequel s’inscrivent les actions des pays membres. Nous faisons en sorte que ces actions soient cohérentes avec leur politique linguistique», a expliqué Véronique Girard. C’est pourquoi, les pays «font le nécessaire pour déterminer les priorités afin de renforcer l’enseignement et l’apprentissage du français ainsi que le rayonnement de la langue française dans la région Asie-Pacifique», a précisé la spécialiste. Et de souligner que les pays ont mis l’accent sur la qualité des actions au lieu de leur quantité. «L’importance est de mieux former les gens, renforcer la compétence des acteurs de l’enseignement du français pour faire en sorte que dans la politique linguistique des pays, la qualité soit accrue», a affirmé Véronique Girard.
Durant le conseil d’orientation, les pays se sont accordés sur la nécessité de renforcer davantage la compétence des formateurs et des enseignants de français. Ils ont également proposé de maintenir le soutien aux activités en faveur des élèves, des étudiants et des enseignants de français. L’importance de la diversification des activités parascolaires a été soulignée par les représentants vietnamiens, laotiens et cambodgiens.
(De Phnom Penh)