Lê Truong Tùng, président de l’Université privée des technologies de l’information. |
Une nouvelle structure à proposer
Chaque pays possède son propre système éducatif. Mais la plupart ont choisi le modèle suivant : École maternelle, primaire, secondaire, puis études supérieures. Après plusieurs changements, le système du Vietnam a également adopté ce schéma : maternelle (3 ans), primaire (5 ans), secondaire (collège pendant 4 ans, lycée pendant 3 ans, puis Bac + 2 ou Bac +4 à l’université, ou école professionnelle en 3 ans). Selon moi, ce modèle devra être remplacé par un autre plus moderne afin de répondre aux exigences internationales, et aux nouvelles orientations de métiers.
Je propose un nouveau système : école maternelle (3 ans), école primaire (5 ans) et école secondaire (4 ans). Après ces neuf ans de scolarité, l’élève recevra un diplôme d’enseignement général. Il aura alors le choix entre deux options : la voie générale ou professionnelle. Dans le second cas, il pourra directement intégrer une école secondaire professionnelle et fera un apprentissage sur trois ans pour sortir de l’école à 18 ans. S’il décide en revanche d’aller à l’Université, il devra faire deux ans de classe préparatoire ou pré universitaire, et passer un examen de sélection. Notons que s’il change d’avis pendant sa formation professionnelle, il pourra intégrer l’Université au bout de deux ans.
Ce modèle est appliqué dans plusieurs pays du monde, notamment à Singapour, où un Vietnamien de 15 ans peut déjà avoir un diplôme de l’enseignement général. Ce dernier peut donc sortir de l’université à 21 ans au lieu de 23. Appliqué sur le territoire, ce nouveau système permettrait aux jeunes de réduire leur temps de formation et de trouver un emploi plus rapidement. Toutes les familles n’ont pas les moyens de payer de longues études à leurs enfants.
Il faut évaluer avant de change
Professeur Nguyên Lôc, chef adjoint de l’Institut des sciences et de l’éducation du Vietnam. |
Le Vietnam doit bien évaluer les tenants et les aboutissants d’un tel changement avant de prendre une quelconque décision.
Personnellement, je ne crois pas à cette solution. Au Vietnam, le système éducatif a été réformé à plusieurs reprises. Si on décide de réduire la durée de l’enseignement général de deux ans, il faudra changer tous les manuels scolaires et former les enseignants, ce qui demandera du temps et de l’argent.
Actuellement, l’emploi du temps des jeunes Vietnamiens est déjà moins chargé que dans d’autres pays. Dans toute sa scolarité (12 ans), ils passent 8.000 heures en classe, contre 9.000 à 12.000 en moyenne dans le reste du monde. Si le Vietnam réduit la durée de l’enseignement général à 10 ans, cela entraînera inévitablement une baisse du nombre d’heures enseignées. Je crois pourtant que le niveau des résultats scolaires est proportionnel au nombre d’heures passées en classe.
Dans une société en pleine mutation, l’enseignement doit évoluer pour s’adapter. Photo : Minh Quyêt/VNA/CVN |
Photo : Minh Quyêt/VNA/CVN |
Sur 200 pays dont on possède les statistiques, seuls 6 ont choisi un enseignement général sur 10 ans, et 120 disposent d’un système sur 12 ans. D’autres disposent d’un modèle en 11, 13, ou 14 ans. Parmi les pays de l’Asie du Sud-Est, seul Singapour a opté pour un enseignement général sur 10 ans. Le pays propose deux ans de classe préparatoire avant d’entrer à l’université.
En revanche, la formation universitaire au Vietnam se prolonge en moyenne 4 ans, voire 5 ans pour les domaines spécifiques. Une durée supérieure à certains pays du monde. Le pays doit réexaminer sérieusement cette question.
Nécessité d’intégrer des formations internationals
Chris Jeffery, président de l’Université britannique au Vietnam (British University Vietnam). |
Les étudiants vietnamiens doivent être formés à intégrer des formations internationales.
D’après ce que sais, au Vietnam, l’enseignement général dure un an de moins qu’en Grande-Bretagne. En fait, dans notre pays, les élèves font tous une année de prépa avant d’intégrer l’université. Elle est considérée comme une passerelle permettant aux futurs étudiants de s’habituer aux méthodes de travail employées dans l’enseignement supérieur.
L’éducation professionnelle, notamment dans les pays développés, demande de gros investissements techniques (notamment dans les technologies de l’information), et de nombreux supports documentaires. Dans notre établissement, nous proposons régulièrement des formations du même type, spécifiques aux étudiants vietnamiens, pour qu’ils s’adaptent au mieux aux programmes internationaux.
Quê Anh/CVN