>>Le génome du quinoa décrypté, sa culture devrait être facilitée
>>Découverte de l'ADN du plus ancien virus de la variole
Image de la structure en double hélice de l'ADN. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ouverte au public sur inscription, la séance avait pour but de peser les bénéfices et les risques liés aux modifications génétiques utilisant CRISPR-Cas9 chez les plantes, les animaux d'élevage et les hommes.
Découverte en 2012, la technique CRISPR-Cas9 permet d'éliminer et d'ajouter des fractions de matériel génétique avec une extrême précision. Elle est assez facile à utiliser et peu coûteuse.
De la réduction de l'infertilité chez les bovins aux risques de dérives sur l'embryon humain, en passant par la réduction des allergènes présents dans le blanc d'œuf : un large panel de sujets a été évoqué par les académiciens.
L'association Sciences Citoyennes a reproché à l'Académie "l'entre-soi" de ce débat, alors que les citoyens devraient "être au centre de la délibération".
Depuis sa création en 2002, l'association, qui a le biologiste Jacques Testart comme président d'honneur, milite pour une "science citoyenne, responsable et solidaire", qui "doit se construire avec tous".
Dans un communiqué, elle affirme que les intervenants du colloque sont "acquis à cette technologie" et assure qu'ils minorent les risques de l'édition du génome.
Pascale Cossart, secrétaire pertétuel de l'Académie des sciences, a rejeté ces accusations. "Dire qu'on a choisi des intervenants qui avaient déjà des idées en tête, c'est absolument faux. Ils n'ont pas pris de positions, ils ont voulu faire un état des lieux", a-t-elle dit.
"Nous avons plutôt jeté les bases" de la réflexion. "Le but n'était pas de prendre une position aujourd'hui", a-t-elle dit. Mais "il est clair que l'Académie des sciences devra participer à des prises de décisions au niveau de l'Europe".
S'agissant des critiques de l'association sur un "entre-soi" d'experts, Pascale Cossart a souligné que "l'après-midi débat" était ouverte au public qui a pu poser des questions.