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L'Organisation mondiale de la santé a dénombré 3.069 cas d'Ebola, dont 1.552 décès (contre 1.427 morts au 20 août), dans quatre pays d'Afrique de l'Ouest, selon son dernier bilan arrêté au 26 août et publié à Genève.
Le Liberia est le plus touché avec 694 morts, la Sierra Leone en compte 422, la Guinée, où l'épidémie a démarré au début de l'année, 430 et le Nigeria six. Dans l'Afrique centrale voisine, en République démocratique du Congo (RDC), Ebola a réapparu depuis deux semaines et tué 13 personnes, Selon l'OMS, le foyer apparu en RDC est distinct de ceux d'Afrique de l'Ouest.
Une équipe médicale contrôle les passagers au départ de Monrovia, le 27 août |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette épidémie, la plus grave depuis que cette fièvre hémorragique a été identifiée en 1976 en RDC, progresse de "manière accélérée" : "plus de 40% du nombre total de cas sont survenus" au cours des 21 derniers jours, et sont concentrés dans quelques localités, commente l'OMS.
Cette épidémie, répandue dans des grandes villes dans plusieurs pays en même temps, est beaucoup plus difficile à contrôler que les précédentes, localisées dans des contrées forestières isolées, a expliqué le directeur général adjoint de l'OMS Bruce Aylward.
"Ce n'est pas une crise africaine, c'est une crise mondiale", a-t-il averti.
L'OMS se prépare à traiter plus de 20.000 cas de fièvre Ebola, mais espère néanmoins stopper la progression du virus d'ici à trois mois.
Au Nigeria, premier décès hors de Lagos
Une autre mauvaise nouvelle est venue du Nigeria. Le pays le plus peuplé d'Afrique, qui ne déplorait que 5 morts et où l'épidémie semblait contenue jusqu'à présent, a annoncé un nouveau décès jeudi, celui d'un médecin.
De plus, alors que tous les cas d'Ebola étaient jusqu'alors concentrés à Lagos, ce nouveau décès s'est produit à Port-Harcourt, à 400 km de là, risquant d'étendre le champ de l'épidémie.
Port-Harcourt, qui compte environ 3,5 millions d'habitants, est le centre névralgique de la production de pétrole au Nigeria. Plusieurs majors étrangères y sont installées, comme l'anglo-néerlandaise Shell, la française Total et l'américaine Chevron.
Alors qu'aucun traitement n'a encore été validé contre Ebola, des essais de vaccins vont démarrer début septembre dans plusieurs pays (États-Unis, Royaume-Uni, Gambie, Mali), avec l'objectif d'aboutir d'ici la fin de l'année.
"Unir ressources et efforts"
Pour tenter d'enrayer la progression de cette pandémie qualifiée par une responsable de Médecins sans Frontières d'"incontrôlable", les ministres de la Santé des pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest se sont retrouvés une nouvelle fois à Accra pour discuter d'une stratégie commune.
"Nous n'avons pas le choix, il faut unir nos ressources et nos efforts", a déclaré le président ghanéen John Dramani Mahama, au terme de la réunion.
M. Mahama a dénoncé la "stigmatisation" dont sont victimes les pays touchés, évoquant notamment les compagnies aériennes qui ont suspendu leurs vols. "Dans la panique, certaines réactions ont eu un effet négatif, en ostracisant" ces pays, ce qui n'a fait qu'"empirer la situation", a-t-il déploré.
L'OMS a estimé "vital" que les compagnies reprennent leurs dessertes pour acheminer l'aide nécessaire.
AFP/VNA/CVN