>>Échange culturel de la diaspora vietnamienne au Royaume-Uni
Rencontre entre le Premier ministre Nguyên Tân Dung (centre) et le groupe de Dialogue sur l’éducation, le 29 juillet 2014 à Hanoi. |
Photo : Thê Anh/VNA/CVN |
La diaspora vietnamienne ou Vietnamiens d’outre-mer (Viêt kiêu) désigne des populations d’origine vietnamienne résidant dans d’autres pays que celui de leurs aînés. Cette communauté compte plus de 4,5 millions de personnes à travers le monde. Beaucoup souhaitent apporter leurs contributions à l’édification et au développement de leur pays d’origine.
Créé il y a un an, le groupe de Dialogue sur l’éducation, qui regroupe des experts et professeurs venus d’universités étrangères, a déjà beaucoup contribué à la réflexion sur les modifications à apporter à l’éducation nationale, pour qu’elle soit plus à même de répondre aux nouvelles exigences du développement du pays.
Les chemins qui ramènent à la Patrie
Sa récente conférence sur la réforme de l’éducation universitaire à Hô Chi Minh-Ville a attiré l’attention de bon nombre de personnes. Le Premier ministre Nguyên Tân Dung lui-même a rencontré les participants pour écouter leurs suggestions sur ce qu’il faudrait faire pour améliorer l’enseignement et la recherche dans les universités vietnamiennes.
Selon le Professeur Ngô Bao Châu (mathématicien vietnamien titulaire de la médaille Fields en 2010), «le meilleur résultat de la conférence a été le renforcement de la confiance mutuelle».
Tous les experts présents ont appelé de leurs vœux le déploiement d’une réforme de fond de l’éducation nationale. Après la conférence, beaucoup de leurs avis ont été publiés sur le site hocthenao.vn.
«Nous souhaitons d’ici la fin de l’année élaborer une liste des propositions pour la soumettre aux organes concernés», a partagé Ngô Bao Châu.
La communauté Viêt kiêu a un rôle important à jouer dans le développement du pays, notamment dans le perfectionnement de son système d’éducation. |
Photo : Quy Trung/VNA/CVN |
Vo Van Toi, chef du Département de génie biomédical de l’Université internationale de Hô Chi Minh-Ville, a décidé de revenir au Vietnam il y a deux ans.
Sa décision avait rencontré une forte opposition de sa famille, de même qu’elle avait étonné ses collègues. Car à cette époque, M. Toi avait une position sociale élevée aux États-Unis et un parcours professionnel de haut vol. Avant d’être professeur à l’Université de Tufts et directeur exécutif du Fonds de l’éducation du Vietnam (VEF - Vietnam Education Foundation), Vo Van Toi avait assumé d’importants postes, notamment directeur adjoint de l’Institut de recherche en ophtalmologie de Sion, en Suisse, ainsi que professeur à l’Université de Pennsylvanie, aux États-Unis. Plusieurs de ses recherches en génie biomédical avaient été brevetées, et il avait reçu le prix de l’enseignement et du conseil (Award for teaching and advising) de l’Université de Tufts.
«Les opportunités pour moi ou d’autres +Viêt kiêu+ sont très nombreuses au Vietnam, a confié Vo Van Toi. Mais il faut les créer et non les attendre».
De retour dans le pays de ses ancêtres, le Professeur a choisi de travailler à l’Université internationale de Hô Chi Minh-Ville où il a fondé le Département de génie biomédical, une discipline relativement récente où le Vietnam nécessite des soutiens.
Vo Van Toi est aussi le fondateur du programme «On the way home» (Sur le chemin du retour à la maison) qui a pour objet d’accorder des bourses aux étudiants vietnamiens souhaitant suivre une formation aux États-Unis et s’engageant à revenir travailler au Vietnam ensuite.
Depuis la création de ce programme en 2007 et par l’intermédiaire de VEF, 300 étudiants ont déjà reçu des bourses.
Comme Vo Van Toi, le Professeur Duong Nguyên Vu a laissé derrière lui un poste à haute responsabilité (directeur du Département de recherche innovante de l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne - Eurocontrol) pour retourner sur sa terre natale. Depuis juillet 2010, il est directeur de l’Institut John Von Neumann (JVN) à l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville. Grâce à ses relations, Duong Nguyên Vu a invité plusieurs enseignants de grandes universités à venir donner des cours au Vietnam.
Mieux valoriser leur rôle de «passerelle»
Outre le secteur de l’éducation, un grand nombre de Viêt kiêu font carrière dans la recherche scientifique, le commerce, la construction, la médecine, la restauration…
Leur dynamisme, leurs expériences et contributions sont reconnues dans leurs pays d’accueil. Mais la plupart d’entre eux gardent une partie d’eux-mêmes au Vietnam, leur pays natal ou d’origine. Ils y reviennent pour des séjours prolongés, avec des motivations diverses, culturelles ou économiques souvent, sentimentales toujours.
Ils sont un véritable pont entre le Vietnam et le monde. Le pays continue donc de renforcer la confiance de la diaspora, de prendre des mesures d’incitation pour l’encourager à revenir travailler dans le pays, et cela sur la base d’un rapport mutuellement fructueux.