Du matériel pédagogique fabriqué avec des billets de loterie

Nguyên Hoàng Long est quelqu’un de singulier. Non content d’être le proviseur adjoint du lycée Che Guevara, situé dans le district de Mo Cày Nam de la province de Bên Tre (Sud), il est aussi un artisan habile à ses heures : il fabrique du matériel pédagogique avec des billets de loterie pour mieux enseigner la géométrie aux élèves de son établissement.

À l’heure de la classe, M. Long apporte une grande boîte en carton contenant des objets en papier. Il les sort de la boîte, les dispose avec soin sur le bureau faisant face à des élèves, leur curiosité attisée. Il présente ces objets les uns après les autres, des polyèdres de papier pour leur faire un cours de géométrie euclidienne. Une pédagogie singulière mais plus efficace que les images des manuels pour enseigner une discipline réputée – à tort – pour son aridité. D’autant que les élèves peuvent étudier en détail chaque polyèdre en les «prenant en main» au sens littéral du terme. À la fin du cours, c’est avec sourire que les élèves, comme leur enseignant, quittent la classe.

Nguyên Hoàng Long à côté de ses polyèdres en billets de loterie.
Photo : CTV/CVN

Nguyên Ngoc Hân, une lycéenne en classe 12 T2, redoute la géométrie euclidienne, mais avec la méthode de M. Long, tout est devenu lumineux au point que, désormais, elle est passionnée par la matière. «En cours de géométrie euclidienne, nous bénéficions de matériel scolaire réels, vivants même, et plein de couleurs. Apprendre la géométrie avec ces polyèdres faits en billets de loterie, c’est très efficace, on retient bien», confie-t-elle. Devant le succès de cette pédagogie, de nombreux enseignants de mathématiques ont demandé à M. Long de leur envoyer ces polyèdres.

Une idée originale pour

des résultats encourageants

M. Long en cours de géométrie euclidienne, avec polyèdres en soutien.
Photo : TT/CVN

Nguyên Hoàng Long s’explique. «Auparavant, lorsque j’enseignais la géométrie euclidienne, je sentais fréquemment mes élèves perdre pied à un moment ou à un autre, une situation qui bien sûr me préoccupait particulièrement. Un jour, sur Internet, j’ai découvert l’Origami, l’art japonais du pliage de papier, et c’est ainsi que m’est venue l’idée de faire des polyèdres. J’ai fait commencé par utiliser des pages d’éphéméride, mais par la suite, j’ai constaté que les billets de loterie se prêtaient mieux à la chose, et j’ai commencé à récupérer les billets périmés auprès des vendeurs de loterie». Au début, en raison de l’important volume de billets nécessaires, nombre d’autres enseignants se sont mépris, pensant que M. Long était devenu un obsédé du jeu... «Plusieurs vendeurs de billets de loterie ont été surpris. Mais ils ont compris immédiatement lorsque je leur ai expliqué mon but, et dès lors, ils m’ont beaucoup aidé», confie M. Long.

Ignorant les précoces quolibets de ses collègues, M. Long a aussi connu une certaine réprobation au sein de sa famille : plier ces billets pour en faire des polyèdres est un travail très minutieux, mais qui prend aussi beaucoup de place..., suscitant le mécontentement de son épouse. Mais tout s’est heureusement arrangé au fil du temps, ce matériel pédagogique multicolore n’étant pas dépourvu d’agrément.

Quê Anh/CVN

 

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