Du berceau aux JO de Tokyo, l'épopée des gymnastes chinois

Ils s'y entraînent sans relâche depuis l'enfance : les meilleurs gymnnastes chinois réaliseront leur rêve cet été en participant aux JO de Tokyo, après une vie passée entre barres parallèles et praticables.

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Un gymnaste chinois se prépare pour les JO au Centre national d'entraînement de Pékin.

Pendant quatre ans, l'AFP a pu photographier plusieurs de ces gymnastes grâce à un rare accès au cœur du système sportif national. Beaucoup d'entre eux ont commencé les saltos, grands écarts, sauts et vrilles dès l'âge de 4 ans. Avec l'objectif ultime de pouvoir un jour participer aux Jeux. Si la pression de décrocher une médaille olympique est forte pour les sportifs chinois sélectionnés, elle le sera encore davantage à Tokyo (23 juillet-8 août).

Car aux JO-2016 de Rio, la Chine n'avait pas remporté d'or en gymnastique, une déception pour un pays qui avait dominé la discipline lors des JO-2008, disputés à domicile à Pékin. Dans un centre d'entraînement national de Pékin, le drapeau chinois est accroché au mur, de même qu'une grande bannière, caractères blancs sur fond ronge, qui rappelle l'objectif ultime : "Remporter les Jeux olympiques de Tokyo".

Les séances d'entraînement sont entrecoupées de pauses où les sportifs décortiquent les vidéos de leurs mouvements sur des tablettes tactiles et prennent quelques gorgées d'eau. Les séances sont exigeantes. Les gymnastes s'inclinent devant leurs entraîneurs s'ils ne sont pas au niveau et une mauvaise performance est sanctionnée par une séance de musculation supplémentaire à la fin de la journée. Exténuée par la lourdeur des charges à soulever, une gymnaste punie fond en larmes, aussitôt réconfortée par une équipière.

Anneaux olympiques

Si les JO de Tokyo, initialement prévus en 2020, ont été reportés à 2021 en raison de la pandémie de COVID-19, pour ces sportifs chinois qui rêvent de gloire olympique, l'aventure a commencé dès le plus jeune âge. Dans la province du Hubei (centre), à l'École de gymnastique Li Xiaoshuang, du nom d'un ex-champion du monde, des enfants parfois âgés de seulement quatre ans intègrent le système de formation.

Dans cet établissement renommé basé à Xiantao, les gymnastes en herbe suivent une scolarité normale mais sont surtout concentrés sur leurs entraînements de l'après-midi. Les cinq anneaux olympiques qui surplombent les jeunes sportifs dans le gymnase sont là pour stimuler leur motivation. Même si peu atteindront les sommets et que certains s'arrêteront bien plus tôt. L'histoire de Zhang Shangwu, un ex-jeune espoir qui, blessé, avait dû mettre un terme à sa carrière avant de sombrer dans la délinquance, la prison et la mendicité, avait ainsi ému la Chine il y a quelques années.

"Plus détendu"

À l'École Li Xiaoshuang, les vêtements roses parsemés de coeurs d'une fillette rappellent l'âge tendre des élèves qui viennent ici effectuer sauts et figures acrobatiques. Les plus jeunes sont hébergés dans des dortoirs, sur des lits superposés où deux enfants partagent un grand matelas. Mais le temps de l'entraînement à la dure semble révolu.

La déception de Rio et la réticence croissante des parents à laisser leurs enfants intégrer l'univers impitoyable de la gymnastique de compétition ont entraîné des changements ces dernières années. L'école Li Xiaoshuang, à la réputation d'usine à champions, promeut désormais une "gymnastique heureuse" davantage axée sur le plaisir que sur la victoire à tout prix.

"C'est plus détendu à présent", assure Liu Fen, la vice-directrice de l'école. "La société et la façon de penser des gens ont changé. Nous aussi on évolue." "Si on applique toujours les vieilles recettes d'entraînement, ça ne marche pas."


AFP/VNA/CVN

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