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Le sélectionneur de l'équipe du Brésil de volleyball, Bernardo Rezende, surnommé "Bernardinho", le 19 août 2016 aux JO à Rio de JaneiroBernardo Rezende. |
Après neuf années passées à la tête de l'équipe de France, Laurent Tillie rendra son tablier de sélectionneur national à l'issue des JO de Tokyo, au plus tard le 7 août. Pour lui trouver un successeur, la FFVolley a lancé début février un appel à candidatures, française ou internationale.
Plusieurs candidats ont été auditionnés et parmi ceux-là, le Brésilien Bernardinho, 61 ans, qui a été entendu ces derniers jours. Le contrat a finalement été conclu lundi 12 avril : trois années, avec comme première étape de la fusée l'Euro-2021 en septembre, puis le Mondial-2022, l'Euro-2023 et enfin les JO-2024 de Paris.
"Lorsque je regarde cette équipe de France et son évolution aujourd'hui, je suis très enthousiaste à l'idée de pouvoir lui apporter mon expertise, afin d'aller vers un seul objectif commun : la médaille d'or aux Jeux olympiques de Paris", a lancé le futur sélectionneur, de son vrai nom Bernardo Rezende.
C'est un coup de maître pour la Fédération française de volley, car Bernardinho, véritable légende vivante du volley mondial, qui arrive sur un terreau extrêmement fertile.
Premiers titres sous Tillie
Avec des joueurs talentueux -le passeur Benjamin Tonuitti, le libéro Jénia Grebennikov, le pointu Antonin Rouzier, la star Earvin Ngapeth- les volleyeurs français ont connu leurs premiers titres internationaux en 2015 avec le sacre européen à l'automne, quelques semaines après avoir remporté leur première Ligue mondiale à Rio.
La joie du sélectionneur de l'équipe de France de volleyball, Laurent Tillie, et de ses joueurs, après leur victoire contre l'Allemagne en match qualificatif pour les JO de Tokyo, le 10 janvier 2020 à Berlin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette génération dorée du volley français se renouvelle avec des joueurs amenés à être au sommet de leur carrière aux JO-2024, comme Stephen Boyer, qui a pris une nouvelle dimension à l'Euro-2019, le passeur Antoine Brizard ou le pointu Jean Patry, héros du tournoi de qualification olympique remporté en janvier 2020 à Berlin, synonyme de deuxième présence consécutive aux Jeux.
C'est donc une équipe installée sur la durée parmi les meilleures nations que va récupérer Bernardinho, pour un nouveau défi : décrocher une troisième fois l'or olympique, une seconde fois comme sélectionneur du pays hôte.
"Cette équipe en a le potentiel et j'aimerais souligner le travail admirable qu'a fait Laurent Tillie avec ses joueurs depuis neuf ans. Je veux poursuivre ce travail, pousser les limites et les capacités de chacun, continuer à les faire grandir en tant que sportifs et êtres humains", a-t-il loué.
Ancien passeur à la fin des années 1970 et dans les années 1980, il a participé à la mythique "Geraçao de prata" (génération d'argent), qui a lancé le volley brésilien vers les sommets avec les médailles d'argent au Mondial-1982 et aux JO-1984, l'équivalent des "Barjots" du hand français.
Quatre finales olympiques, deux titres
Mais c'est surtout comme entraîneur et sélectionneur qu'il a construit sa propre légende, d'abord à la tête de la sélection brésilienne féminine avec laquelle il décroche le bronze à Atlanta en 1996 et Sydney en 2000.
Arrivé à la tête de la Seleçao masculine en 2001, il la conduit aux quatre finales olympiques suivantes, décrochant l'or en 2004 à Athènes et en 2016 à Rio, dans le mythique Maracanazinho devant plus de 10.000 spectateurs dans un pays où le volley est le sport N.2 derrière le football.
Au Brésil, Bernardinho est l'une des personnalités sportives les plus populaires, en dehors du football, avec le joueur de tennis Gustavo Kuerten. Une popularité qui vient non seulement de son immense palmarès, mais aussi de son charisme, sa personnalité bouillante, avec ses coups de gueule et son côté très passionné.
Avec sa première femme, l'ancienne internationale Vera Mossa, il a eu un fils, Bruninho, passeur de la sélection brésilienne qu'il a coaché lors des finales olympiques de 2008, 2012 et 2016.
Son aura va au-delà du strict domaine sportif. Il s'est engagé en politique avec le Parti social-démocrate brésilien (PSDB, centre-droit) en 2013, en vue de briguer le poste de gouverneur de Rio, mais ne s'est finalement pas présenté. En avril 2017, il a rejoint le Partido Novo (parti Nouveau, droite), mais renonce une nouvelle fois à se présenter au poste de gouverneur au dernier moment.