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Ban Ki-moon a appelé les dirigeants de la planète à la "flexibilité" et au "compromis", à l'ouverture d'une conférence sur le financement du développement, le 13 juillet à Addis Abeba.
"J'exhorte les dirigeants mondiaux et les ministres réunis ici cette semaine (...) à faire preuve de flexibilité et (de sens) du compromis", a-t-il déclaré. "Laissons de côté ce qui nous divise et nos intérêts particuliers pour travailler ensemble au bien-être commun de l'humanité", a ajouté le responsable onusien.
Troisième conférence sur ce thème, après celles de Monterrey en 2002 et de Doha en 2008, la rencontre organisée jusqu'au 16 juillet sous l'égide de l'ONU est considérée comme un test décisif de la volonté des États de mettre en œuvre le nouvel agenda de développement des Nations unies.
Dans un hôpital somalien, cet enfant est soigné pour malnutrition. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'enjeu est de trouver les fonds nécessaires pour financer les 17 objectifs de développement durable (ODD) que les Nations unies sont en train de fixer pour 2015-2030 et qui doivent être adoptés en septembre prochain à New York.
Avec l'ambition d'éradiquer d'ici à 2030 la pauvreté et la faim dans le monde, tout en maîtrisant le changement climatique.
Un chantier immense pour lequel la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) estime qu'il faudra mobiliser 2.500 milliards de dollars d'aide supplémentaires par an.
"Nous ne voulons pas entendre seulement des platitudes et des promesses. Un accord qui ne favoriserait que les pays riches et les intérêts commerciaux ne vaudrait rien. Jusqu'à maintenant, lors des pourparlers, les gouvernements se sont regardés en chiens de faïence, attendant que les autres fassent le premier pas", regrette Claire Godfrey, d'Oxfam.
Lutter contre l'évasion fiscale
Mais à quelques jours de l'échéance, les efforts déployés depuis plusieurs mois à New York pour s'accorder sur un document final sont toujours dans l'impasse.
Les pays riches souhaitent dégager de nouvelles ressources par le recours aux financements privés et les revenus domestiques des pays concernés plutôt que par une augmentation de l'aide publique au développement (ADP). Les donateurs demandent également que les pays émergents comme l'Inde, la Chine ou le Brésil contribuent plus largement à l'aide internationale.
"Beaucoup de donateurs se demandent qui doivent être les destinataires de l'aide au développement. Ils disent aux pays émergents : +Vous avez suffisamment d'argent. Vous pouvez mobiliser vos propres ressources. Concentrons-nous sur les plus pauvres+", explique Gail Hurley, du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
La conférence devrait toutefois voir réaffirmé l'objectif des pays riches d'allouer 0,7% de leur richesse nationale à l'aide au développement, principalement en direction des pays les plus pauvres. Un engagement jusqu'ici très peu respecté.
À cet égard, la secrétaire d'État française chargée du Développement, Annick Girardin, a réitéré le souhait de Paris, qui n'alloue aujourd'hui que 0,36% de son PIB à l'APD, d'un mode de calcul plus large de ce pourcentage.
La France souhaiterait que la lutte contre Ebola ou les "aides sécuritaires dans les pays en développement", telles ses interventions militaires en cours au Mali ou en Centrafrique, soient également prises en compte, au motif qu'elles participent de facto au développement du pays.
L'un des principaux points d'achoppement concerne la création d'un organisme fiscal international au sein des Nations unies pour lutter contre l'évasion fiscale des multinationales.
Le contournement des règles fiscales par les grandes entreprises prive les pays en développement de près de 100 milliards de dollars chaque année, selon Oxfam.