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Le président américain Donald Trump signe un décret pour la construction d'un mur entre le Mexique et les États-Unis, le 25 janvier à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cinq jours seulement après sa prise de fonction, le nouveau président républicain a signé, le 25 janvier en grande pompe, un décret fixant comme objectif de "sécuriser la frontière sud des États-Unis grâce à la construction immédiate d’un mur".
Le président mexicain Enrique Pena Nieto a aussitôt condamné ce projet et s’est engagé à défendre les migrants mexicains. "Je regrette et condamne la décision des États-Unis de continuer la construction du mur qui depuis des années, au lieu de nous unir, nous divise", a-t-il affirmé lors d’un bref message vidéo diffusé sur son compte Twitter.
De très nombreuses questions restent posées sur le calendrier, le financement et l’efficacité de ce projet très controversé, évoqué dès le 16 juin 2015, jour de l’annonce sa candidature, par le magnat de l’immobilier ("Je vais construire un grand mur, personne ne construit les murs mieux que moi").
"Une nation sans frontières n’est pas une nation", a-t-il lancé le 25 janvier lors d’une cérémonie en présence du nouveau ministre de la Sécurité intérieure, l’ancien général John Kelly.
"À partir d’aujourd’hui, les États-Unis reprennent le contrôle de leurs frontières", a-t-il ajouté, promettant que les lois sur l’immigration seraient désormais appliquées avec force.
Donald Trump a par ailleurs signé un autre décret portant sur une application plus rigoureuse des lois sur l’immigration, prévoyant en particulier de limiter l’accès aux fonds fédéraux pour les "villes sanctuaires" qui accueillent des immigrants clandestins.
Son porte-parole Sean Spicer a annoncé la création de davantage de centres de détention le long de la frontière pour qu’il soit "plus facile et moins cher" de détenir puis de renvoyer les immigrant illégaux dans leur pays d’origine.
"Fantasme qui déshonore la tradition américaine"
À la frontière américano-mexicaine. |
"Le fantasme du président Trump de sceller la frontière avec un mur est alimenté par un parti pris racial et ethnique qui déshonore la tradition américaine de protection des migrants vulnérables", a réagi l’Aclu, principale Association américaine de défense des libertés individuelles.
À New York, plus d’un millier de personnes ont manifesté le 25 janvier pour dénoncer les mesures anti-immigration du nouveau président Donald Trump. "Pas d’interdiction! Pas de mur! New York est à tout le monde", scandaient notamment les participants à la manifestation à Washington Square, au sud de Manhattan.
Plus de 11 millions d’immigrants en situation irrégulière vivent aux États-Unis, certains depuis depuis de très nombreuses années. Près de la moitié sont originaires du Mexique.
Interrogé sur la chaîne ABC, Donald Trump a par ailleurs de nouveau assuré que le financement de ce mur, dont la construction devrait débuter dans les mois à venir, serait, in fine, payé par le Mexique.
Le président du Mexique a assuré qu’il ne paierait pas ? "Il est obligé de dire cela", a-t-il répondu. "Mais moi je vous le dis: il y aura un paiement, même si le montage sera peut-être compliqué".
"Il est évident que nous avons quelques divergences avec le prochain gouvernement des États-Unis, comme au sujet du mur que, bien entendu, le Mexique ne paiera pas", avait affirmé début janvier son homologue mexicain.
Rencontre à la Maison Blanche fin janvier
Le démocrate Luis Gutierrez, élu de la Chambre des représentants, a déploré que le nouvel locataire de la Maison Blanche "exploite les peurs" plutôt que de proposer "une politique réfléchie" et argumentée.
Une délégation officielle mexicaine est présente à Washington pour entamer la renégociation de l’accord de libre-échange Aléna (États-Unis, Canada et Mexique).
Le gouvernement mexicain s’est dit prêt à "moderniser" cet accord en vigueur depuis 1994 et qui représente annuellement un commerce bilatéral de 531 milliards de dollars. À peu près 80% des exportations mexicaines prennent la chemin des États-Unis, un indicateur clair de la dépendance du Mexique envers son voisin du Nord.
Mais le ministre de l’Économie, Ildefonso Guajardo, a clairement averti qu’il y avait "des lignes rouges" à ne pas franchir.
AFP/VNA/CVN