Donald Trump et l'islam, place au discours

Pour sa première sortie sur la scène internationale, le président américain Donald Trump s'essaye dimanche 21 mai, d'Arabie saoudite, à un exercice : un discours sur l'islam.

Le président américain Donald Trump et le roi saoudien Salmane à Riyadh le 20 mai 2017. Photo : AFP/VNA/CVN

Le président américain Donald Trump fera devant une cinquantaine de dirigeants de pays musulmans réunis à Ryad, un discours soulignant ses "espoirs" pour une "vision pacifique" de l'islam. Son influent conseiller à la sécurité nationale, le général H.R. McMaster, a promis un discours "source d'inspiration" mais aussi "franc".

"Il sera très direct en évoquant la nécessité d'affronter l'extrémisme et le fait que nombreux sont ceux dans le monde musulman qui n'ont non seulement pas fait assez mais aussi encouragé cet extrémisme, au-delà des belles paroles de surface", a expliqué un responsable de la Maison Blanche sous couvert d'anonymat.

Quels mots choisira le président septuagénaire ? Quel ton adoptera-t-il ? Adoucira-t-il son discours pour ne pas froisser ses hôtes, au risque de décevoir une partie de sa base électorale ? Utilisera-t-il l'expression "terrorisme islamique radical", qui provoque des grincements de dents dans le monde musulman mais dont il avait fait l'une de ses signatures durant la campagne, reprochant aux démocrates, qui l'évitent, de manquer de clarté et de détermination.

L'ombre de Bush et Obama

Plus d'un an plus tard, et dans ses habits de président de la première puissance mondiale, il est cependant probable qu'il opte pour un registre sensiblement différent, qui pourrait finalement ne pas être très éloigné de celui de ses deux prédécesseurs, Barack Obama et George W. Bush.

Dans une allocution restée célèbre, quelques jours seulement après les attentats du 11 septembre 2001, revendiqués par Al-Qaïda, George W. Bush s'était rendu dans une mosquée de Washington. "L'islam, c'est la paix", avait-il lancé, insistant sur le fait que "le visage de la terreur" n'avait rien à voir avec cette religion pratiquée par des centaines de millions de personnes à travers le monde.

Barack Obama, lui, avait choisi l'Université du Caire, en juin 2009, pour exposer, en début de mandat, sa vision de l'islam. En commençant en arabe par un "Salam aleikum" ("que la paix soit sur vous") à l'adresse des 1,5 milliard de musulmans du monde, il avait appelé à mettre fin "au cycle de la méfiance et de la discorde". "Je suis venu chercher un nouveau départ entre les États-Unis et les musulmans à travers le monde", avait-il lancé.

Le président américain Donald Trump devrait, en tout état de cause, profiter de l'occasion pour durcir encore le ton face à l'Iran, pour le grand plaisir des monarchies sunnites du Golfe qui redoutent l'influence de leur grand rival chiite.

Lundi matin 22 mai, le 45e président des États-Unis quittera Ryad pour Israël, deuxième étape d'un voyage extrêmement dense qui le mènera aussi dans les Territoires palestiniens, au Vatican, à Bruxelles et en Sicile pour les sommets de l'Otan et du G7.


AFP/VNA/CVN

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