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Nguyên Van Chiên et trois donneuses de cheveux.

Un jour de juin, Pham Thi Ngoc Anh s’est rendue au salon de coiffure 1900, situé au 108, rue Nguyên Hy Quang à Hanoï, pour faire don de ses cheveux longs de trois ans à des patients cancéreux. Elle espère que ses cheveux, dont elle a pris soin au quotidien, apporteront plus de confiance à ces personnes traversant des moments difficiles.

"Ma mère a été diagnostiquée avec un cancer en 2016, ce qui lui a fait perdre ses longs cheveux. C’est pourquoi j’ai décidé de laisser pousser les miens afin de pouvoir en faire don. Je souhaite apporter ma modeste contribution aux patients atteints de cancer, en particulier aux jeunes, pour les aider à retrouver confiance en eux. C’est la raison pour laquelle je viens aujourd'hui au salon de coiffure 1900", partage la jeune femme.

Né en 1991, Nguyên Van Chiên est propriétaire de quatre salons de coiffure à Hanoï et Hô Chi Minh-Ville. Par le biais de ses clients, il a eu connaissance de la "Bibliothèque de perruques", programme de confection de perruques à partir de vrais cheveux donnés par la communauté, remises gratuitement aux patients cancéreux pauvres, initié en 2015 par le Réseau du cancer du sein du Vietnam.

Depuis lors, il a fait tout son possible pour entrer en contact avec des organisations et des entreprises afin de collecter la quantité de cheveux nécessaire afin de contribuer à ce programme. Depuis fin 2022, ce coiffeur a continué à participer au programme "Coupe de cheveux gratuite et don de cheveux aux patients cancéreux" lancé par l’Hôpital central d’oncologie (hôpital K).

Une mission

"En 2021, certains clients m’ont suggéré de leur couper les cheveux afin de les donner. Intriguée par cette idée, j’ai commencé à me renseigner sur le programme +Bibliothèque de perruques+ lancé par le Réseau du cancer du sein du Vietnam. À ce moment-là, aucun salon de coiffure n’y participait, confie M. Chiên. J’ai découvert que la plupart des personnes qui donnent leurs cheveux le font de manière spontanée et se les coupent elles-mêmes, ce qui pose de nombreux problèmes : les cheveux ne sont pas coupés de manière professionnelle et les soins appropriés ne sont pas effectués, ce qui abîme les cheveux. Un cheveu ne pousse que d’environ 20 cm par an. S’il est mal coupé, ces efforts seront perdus. J’ai alors réalisé que, en tant que coiffeur, je devais faire quelque chose pour offrir des cheveux de qualité aux patients cancéreux".

M. Chiên offre une perruque à une patiente atteinte du cancer.

Bien que les week-ends soient très chargés, le salon 1900 accorde la priorité aux personnes qui viennent faire un don de cheveux en leur offrant les meilleurs soins, même s’il ne peut pas accepter davantage de clients à ce moment-là.

"La norme pour les cheveux donnés sans produits chimiques est de 25 cm, tandis que pour ceux ayant déjà été traités chimiquement, la norme est de 35 cm. Pour les cheveux ayant subi des traitements chimiques, je coupe la partie abîmée ou je les traite pour les rendre utilisables. En moyenne, chaque mois, mon salon reçoit entre 70 et 80 kg de cheveux, dont beaucoup sont des dons directs. Lorsque je les obtiens par courrier, je les mesure pour vérifier s’ils respectent les normes, je les conserve soigneusement et collecte les informations sur les donneurs. Ensuite, je les transforme en perruques", raconte-t-il.

M. Chiên est responsable de tous les processus liés à la préparation des cheveux donnés aux patients atteints de cancer, allant de la coupe au traitement. Les cheveux offerts sont exposés dans des armoires au cœur de son salon.

Afin de sensibiliser davantage à cette action humanitaire, lui et son équipe de coiffeurs ont partagé des histoires sur différents réseaux sociaux. Ces publications ont suscité des milliers de vues. Peu à peu, des clients de tout le pays ont commencé à se rendre au salon 1900 pour offrir leurs cheveux.

Un don spirituel

M. Chiên et les cheveux donnés.

"La difficulté résidait dans le fait qu’au moment où j’ai rejoint le programme lancé par le Réseau du cancer du sein du Vietnam, aucun coiffeur ne l’avait encore fait, ce qui signifiait que je n’avais pas de modèle sur lequel m’appuyer. Je ne savais pas par où commencer ni comment procéder. Cependant, j’ai décidé de me lancer. Après chaque don de cheveux, j’étais prêt à recevoir des commentaires, qu’ils soient positifs ou négatifs, afin de m’améliorer, indique le coiffeur. Lorsque je suis entré à l’hôpital K, j’ai rencontré des patients atteints du cancer, qui sont de véritables guerriers. J’ai réalisé qu’ils avaient non seulement besoin de cheveux, mais aussi de l’empathie et du soutien de la communauté. Pour eux, c’est un don qui va au-delà de la simple apparence physique, c’est un don qui les nourrit spirituellement. C’est pourquoi je suis déterminé à poursuivre cette mission, peu importe les difficultés que cela peut impliquer".

Les patients cancéreux traités à l’hôpital K, qui perdent de leurs cheveux en raison de la chimiothérapie, ne peuvent contenir leur joie lors qu’ils reçoivent une jolie perruque, donnée avec beaucoup d’amour par le groupe de M. Chiên. Ce don leur apporte une motivation supplémentaire pour retrouver confiance en eux. C’est littéralement une médecine spirituelle dans leur lutte contre la maladie.

"Je suis extrêmement heureuse de recevoir cette perruque faites à partir de vrais cheveux, et je suis profondément reconnaissante envers les personnes qui ont donnés leurs cheveux, non seulement à moi, mais aussi à d’autres patients atteints. Cette chevelure me va parfaitement et renforce ma confiance en moi", confie N.A.

Comme vous pouvez le constater, il n’y a rien de plus significatif que d’apporter du bonheur aux autres. Même si M. Chiên rencontre parfois des difficultés sur son chemin, il reste toujours enthousiaste et désireux d’accomplir de bonnes actions pour la communauté.

"C’est déjà la septième fois que nous venons à l’hôpital K pour faire un don de cheveux. Cependant, ce modèle reste limité en termes de portée. J’aimerais pouvoir donner des cheveux à travers tout le pays, dans les provinces qui disposent de services d’oncologie, ainsi que dans les unités d’oncologie des hôpitaux de Hanoï. Je souhaite également voir cette action se multiplier", conclut-il.

Texte et photos : Quê Anh/CVN