>>Démission surprise du Premier ministre libyen
"C'est la première fois que je rencontrais l'ensemble des membres du dialogue politique libyen. Durant cette longue session, j'ai senti un consensus (...) sur l'urgence de parvenir à la signature de l'accord", a dit à la presse Martin Kobler, évoquant notamment "l'expansion de Daech (acronyme arabe du groupe État islamique)" dans le pays.
"J'ai également constaté un fort consensus sur le fait de ne pas rediscuter le texte de l'accord car ça serait ouvrir la boîte de Pandore. (...) Oui, tout le monde a des réticences, y compris moi, mais l'accord est sur la table", a ajouté le responsable onusien.
L'allemand Martin Kobler, émissaire de l'ONU pour la Libye (centre), le 10 décembre à Tunis. |
M. Kobler, qui a succédé il y a quelques semaines à l'Espagnol, Bernardino Leon, a précisé que les pourparlers reprendraient le 11 décembre dans le même hôtel de la banlieue de Tunis.
Pression
"Nous allons définir les messages pour la réunion de Rome. La communauté internationale est très impliquée, en raison notamment de la menace terroriste. Il doit y avoir un gouvernement légitime très prochainement", a-t-il avancé.
La conférence dimanche 13 décembre à Rome doit être co-présidée par le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, et le secrétaire d'État américain John Kerry.
Elle intervient à un moment où la communauté internationale accentue la pression sur les parties libyennes en conflit face à la progression du groupe État islamique (EI) dans ce pays en proie au chaos.
Jeudi 10 décembre, la France a de nouveau souligné qu'il n'était "pas possible de laisser Daech proliférer en Libye".
"On ne peut plus attendre, il y a urgence", a lancé Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense, en marge d'une réunion à Tunis du groupe 5+5 Défense, une instance qui réunit les dix pays de Méditerranée occidentale.
Après six mois de négociations, un projet d'accord sur un gouvernement d'union en Libye avait été annoncé début octobre au Maroc.
Mais le texte, qui comprend la nomination d'un Premier ministre en la personne de Fayez el-Sarraj, a ensuite été rejeté par les deux Parlements rivaux.
Jeudi 10 décembre, l'émissaire de l'ONU, dont la médiation bénéficie du soutien des grandes puissances, a de nouveau écarté la viabilité d'un processus alternatif, en dénonçant tout "agissement dans le dos des participants au dialogue".
Ce conflit fratricide a permis l'émergence du groupe EI.
Le chaos libyen favorise également le passage de milliers de migrants tentant de rejoindre les côtes européennes, situées à moins de 300 kilomètres.