Les Japonais prient pour les victimes du tsunami, le 11 mars à Tokyo. Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette catastrophe dans le Nord-Est du pays a fait 15.881 morts et 2.668 disparus, auxquels s'ajoutent 2.554 personnes décédées à cause de la dégradation de leurs conditions de vie, selon les tout derniers bilans officiels disponibles le 11 mars. Dans de nombreuses localités touchées, la vie s'est figée à l'heure dite pour une minute de silence, comme à Ishinomaki, ville martyre traumatisée par le décès de 4.000 personnes, dont plus de 70 élèves de l'école primaire d'Okawa, emportés par les flots au moment où ils tentaient de se réfugier sur les hauteurs.
Les sirènes ont sonné de nouveau pour marquer ce triste anniversaire dans cette localité côtière balayée par un vent glacial le 11 mars, tandis que des cérémonies avaient lieu sur toute la côte ravagée et ailleurs dans le pays. À Tokyo, l'empereur Akihito s'est incliné à la mémoire des victimes lors d'une commémoration nationale en présence du Premier ministre. Il a souhaité que l'on n'oublie pas ces vies perdues, ni ceux qui vivent "dans ces conditions difficiles, dans les lieux de refuges, dans la région sinistrée". Il a insisté sur la nécessité d'entraîner la population aux exercices de prévention, afin de sauver le maximum de personnes en cas de nouvelle catastrophe naturelle.
Le Premier ministre Shinzo Abe s'est engagé pour sa part à construire un Japon plus résistant aux désastres et a demandé le soutien de la population. Depuis son retour au pouvoir en décembre, ce chef de la droite japonaise s'est rendu trois fois dans la région sinistrée, alors que la gestion du désastre par ses prédécesseurs de centre gauche avait été très critiquée. Le vendredi 11 mars 2011 à 14h46 locales (05h46 GMT), le pays était secoué par un terrible séisme de magnitude 9 sous l'océan Pacifique, à quelques dizaines de kilomètres de la côte Nord-Est de la grande île de Honshu.
Moins d'une heure après, une vague gigantesque dépassant 20 mètres de haut par endroits s'est abattue sur le littoral de la région du Tohoku (Nord-Est), emportant toute vie sur son passage, détruisant ports, maisons, écoles et usines, et entraînant un accident nucléaire majeur à Fukushima. "Soudain, nous nous sommes retrouvées au milieu d'une mer noire... Quand j'ai vu ma mère à la morgue quelques jours plus tard, j'ai compris que c'était la réalité", a témoigné lors de la cérémonie nationale à Tokyo une lycéenne, Rin Yamane.
Les travaux de reconstruction se poursuivent
Deux ans après le raz-de-marée, des plongeurs continuent de rechercher des corps au large d'Ishinomaki, dans des fonds marins encombrés des monceaux de détritus charriés par la déferlante. La police de la préfecture sinistrée de Miyagi désespère de retrouver encore des corps de disparus, sans lesquels les familles ont du mal à faire leur deuil.
Sur le littoral, les travaux de reconstruction se poursuivent aussi. Beaucoup a été fait pour déblayer les débris, goudronner à nouveau des routes et rebâtir les infrastructures vitales, mais plus de 315.000 personnes habitent toujours dans des logements provisoires.
À la centrale nucléaire Fukushima Daiichi (220 km au nord-est de Tokyo), où quatre des six réacteurs ont été saccagés par le tsunami, la situation est stabilisée mais il faudra 40 ans pour démanteler les installations ravagées.
AFP/VNA/CVN