>>L'UE prévoit un ralentissement de la croissance et une hausse de la dette en Italie
>>Situation économique toujours plus morose en Italie
Matteo Salvini, vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, le 7 mai à Milan. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Il y a des rumeurs sur l'Italie, selon lesquelles le pays ferait éventuellement l'objet d'une procédure pour déficit excessif", a expliqué à l'Agence de presse française Nicolas Forest, directeur de la gestion obligataire chez Candriam.
Toutefois, le commissaire aux Affaires économiques Pierre "Moscovici a dit que le but n'était pas d'infliger cette amende immédiatement", ce qui a un peu "relâché" la pression sur le taux italien, a-t-il complété.
Déjà sous tension lundi 27 mai, dans le sillage des élections européennes et d'informations de presse évoquant la possibilité de cette amende, le taux italien à dix ans a poursuivi son ascension mardi 28 mai, son écart (ou "spread") avec le rendement allemand de même échéance, qui fait référence, s'étant rapproché de son plus haut depuis début février.
Le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini a en effet déclaré s'attendre à ce que Bruxelles sanctionne son pays en raison de la détérioration de son déficit et de son énorme dette en lui infligeant une amende de 3 milliards d'euros.
La Commission européenne devrait recommander le 5 juin l'ouverture d'une procédure pour déficit excessif contre l'Italie, en raison de sa forte dette (132,2% du PIB en 2018, bien au-delà du seuil de 60% fixé par les règles européennes) et de la détérioration de son déficit structurel.
"L'Italie est sous pression à la fois en raison du risque de procédure pour déficit excessif et du risque de potentielles nouvelles élections que M. Salvini, fort de son score important aux élections européennes", pourrait provoquer, a estimé M. Forest. Cela "signifierait de la volatilité" sur les marchés, et un nouveau bras de fer entre Bruxelles et Rome.
Pour le reste, le marché de la dette s'est montré "assez atone", a observé le spécialiste, l'attentisme dominant avant une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) la semaine prochaine. La grande question est de "savoir ce qu'elle va décider sur les TLTRO (une nouvelle série de prêts géants aux banques débutant en septembre, NDLR)", a-t-il relevé.
À 18h00 (16h00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a fini à -0,162%, un plus bas depuis juillet 2016, contre -0,146% lundi 27 mai à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. Le rendement de même maturité de la France a lui aussi peu varié, à 0,248% contre 0,257%, tout comme celui de l'Espagne, à 0,784% contre 0,798%.
À l'inverse, le taux italien à dix ans s'est de nouveau tendu, à 2,681% contre 2,670% lundi. Le taux de même échéance du Royaume-Uni s'est pour sa part détendu à 0,916% contre 0,954% vendredi 24 mai, le marché britannique étant resté fermé lundi 27 mai pour cause de jour férié.
Aux États-Unis, où le marché rouvrait également après un jour férié, le rendement à 10 ans baissait à 2,269% contre 2,318% vendredi, à l'instar de celui à 30 ans, à 2,740% contre 2,753%. Celui à deux ans s'établissait de son côté à 2,131% contre 2,146%.
APS/VNA/CVN