Dette : le FMI va continuer à aider la Grèce, selon Berlin

Le gouvernement allemand a dit dimanche 19 février s’attendre à ce que le Fonds monétaire international (FMI) continue à participer à l'aide à la Grèce surendettée, en dépit des doutes exprimés récemment par l’institution de Washington.

>>Divergences sur la dette grecque au sein des États membres du FMI

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, le 26 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Je pars du principe" que le FMI va rester partie prenante avec la zone euro du plan de soutien à la Grèce, a déclaré dans la soirée le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble à la chaîne de télévision ARD.

Il s'exprimait à la veille d'une réunion à Bruxelles avec ses homologues de la zone euro sur le sujet, et à trois jours d'une rencontre cruciale mercredi 15 février à Berlin entre la chancelière allemande Angela Merkel et la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.

Deux réunions qui interviennent alors que les inquiétudes au sujet de la dette de la Grèce se sont accentuées ces dernières semaines, faisant craindre une nouvelle poussée de fièvre dans toute la zone euro.

M. Schäuble s'est dit optimiste "car nous avons des engagements clairs, qui prévoient que si la Grèce remplit ses obligations" en matière de réformes de son économie pour réduire ses dépenses budgétaires et augmenter ses recettes, "alors le FMI s’est engagé" à maintenir son soutien, selon lui.

"Je pense que cela sera atteint dans les prochaines semaines", a souligné M. Schäuble.

Le bras droit d’Angela Merkel à la chancellerie allemande, Peter Altmaier, a envoyé des signaux similaires.

"Nous voulons que le FMI reste impliqué et nous œuvrons pour que cela soit le cas", a dit le ministre à la Chancellerie dans l’édition dominicale du journal Bild. "Je pense qu’il y a de bonnes chances pour que nous ayons au bout du compte une solution avec la participation du FMI", a-t-il ajouté.

Le FMI a récemment fait planer la menace d’un arrêt de sa participation, estimant que la Grèce n’était plus en mesure de rembourser ses emprunts.

La Grèce doit faire des réformes

Le Fonds monétaire international, qui doit lui-même rendre des comptes à ses Etats membres sur les prêts qu'il octroie, a réclamé que la zone euro accorde une réduction de la dette grecque à rembourser, afin de la rendre plus soutenable.

Un geste que refuse catégoriquement l’Allemagne, surtout à quelques mois d’élections législatives dans le pays.

Les traités européens "excluent un sauvetage financier" d’un État sous cette forme, a réaffirmé M. Schäuble sur ARD.

Après avoir haussé le ton il y a une dizaine de jours en agitant à nouveau la menace d’une sortie de la Grèce de la zone euro, comme il l’avait fait au plus fort de la crise de la dette en 2015, le ministre allemand s’est montré plus conciliant dimanche 19 février.

"La Grèce doit faire des réformes, si la Grèce les fait il n’y aura pas de problème. Si la Grèce ne les mène pas, mais elle le fait, il y aura alors un problème", a-t-il dit.

Une sortie du FMI du plan d’aide risquerait de replonger la zone euro dans une grave crise.

L’Allemagne, principal contributeur en zone euro, en fait une condition pour continuer elle-même. Faute de FMI, ce sont les pays européens qui devraient compenser en remettant de l'argent au pot. Ce que refuse Berlin.

Après avoir joué un rôle central lors des deux premiers plans de sauvetage de la Grèce, en 2010 et 2012, le FMI traîne désormais des pieds pour la poursuite d’un troisième, qui a commencé en 2015 et prévoit au total 86 milliards d'euros de nouveaux prêts à Athènes jusqu’en 2018.

À ce sujet, le patron du Fonds de secours européen pour les pays confrontés à des problèmes d’endettement, le MES, Klaus Regling a relativisé les problèmes actuels de la Grèce.

Il a jugé dans le quotidien Bild à paraître lundi 20 février que le pays aurait besoin de moins d’argent frais que prévu.

"Nous avons déjà derrière nous la moitié du programme actuellement en cours de trois ans et avons payé à ce jour 32 milliards d’euros", a-t-il dit.

"Au terme du programme en août 2018 nous aurons accordé probablement nettement moins que le plafond de 86 milliards", a-t-il ajouté, en faisant valoir que le budget grec et la situation des banques du pays avaient mieux évolué que prévu.

AFP/VNA/CVN

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