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>>CETA : l'accord contesté de libre-échange arrive au Parlement européen
Des membres du Parlement européen participent au vote sur l'accord de libre échange UE-Canada à Strasbourg, le 15 février. |
Avec ce vote favorable, une grande partie du texte devrait être appliquée de manière provisoire, a priori au printemps, le temps qu'il soit ratifié par les Parlements de l'UE, ce qui prendra des années.
Réunis en session plénière à Strasbourg, les eurodéputés ont été 408 à se prononcer en sa faveur, 254 à voter contre et 33 à s'abstenir.
Dans le même temps, environ 700 opposants au CETA, selon la police, manifestaient dans Strasbourg (est de la France) jusqu'au Parlement. Plusieurs dizaines d'autres ont bloqué l'entrée du bâtiment dès le matin.
"Dire oui au CETA, c'est piétiner le peuple", clamait une banderole. Une autre affirmait "Démanteler la démocratie? Hors de question!".
Les adversaires du CETA le jugent anti-démocratique, trop favorable aux multinationales, léger sur l'environnement ou encore dangereux pour l'agriculture.
"C'est normal que les gens s'inquiètent de l'environnement, de la nourriture qu'ils donnent à leurs enfants, de la sécurité. Mais il y a certains mythes qui survivent sur ces thèmes-là", leur a répondu la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, à l'issue du vote.
Un terrain à une relation encore plus forte
"Rien dans cet accord" n'affectera "la sûreté de la nourriture que nous mangeons ou des produits que nous achetons", ni n'entraînera "la privatisation" des services publics, avait-elle assuré un peu plus tôt face aux eurodéputés au cours d'un débat de trois heures, parfois houleux.
"Ces accords préparent le terrain à une relation encore plus forte avec l'UE, ce qui se traduira par de plus grandes possibilités pour la classe moyenne des deux côtés de l'Atlantique", a réagi le Premier ministre libéral canadien Justin Trudeau, qui s'exprimera jeudi 16 février dans l'hémicycle. "J'ai hâte", a-t-il twitté.
Le texte - appelé Accord économique et commercial global (AECG, en anglais CETA) - supprimera 99% des droits de douane. Présenté comme un modèle d'accord commercial, il prône également la coopération en matière sociale, sanitaire et environnementale.
L'accord était soutenu par les eurodéputés de droite, ainsi que les libéraux et la plupart des socialistes. Ce vote fait "primer la défense des intérêts européens sur les fantasmes", se sont réjoui les Français Tokia Saïfi et Franck Proust, membres du groupe du Parti populaire européen (PPE, droite), le plus important du Parlement. Les Verts, l'extrême gauche, l'extrême droite et certains socialistes ont voté contre.
Le groupe Socialistes et démocrates, le deuxième du Parlement, a été particulièrement divisé. Son président, l'Italien Gianni Pittella, y était favorable "à titre personnel", contrairement à la délégation française, par exemple, qui a dénoncé "une menace directe pour l'emploi".