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Le Cacique Raoni Metuktire de la tribu Kayapo observe des danses traditionnelles, à Piaraçu (Brésil), le 17 janvier 2020. |
Dirigeants indigènes et représentants d'autres communautés amazoniennes étaient réunis depuis mardi, dans l'État du Mato Grosso (Ouest), pour former une union sacrée contre la politique environnementale du président d'extrême droite brésilien, qui menace selon ces caciques le mode de vie des indigènes. En cause notamment, une loi qui autoriserait les activités minières sur les terres réservées aux autochtones.
"Nous avions pour objectif d'unir nos forces et de dénoncer le fait qu'un projet politique du gouvernement brésilien de génocide, ethnocide et écocide est en cours", affirme le projet de manifeste rédigé à l'issue de la réunion, et qui devait être approuvé dans la nuit.
Le président Jair Bolsonaro "menace nos droits, notre santé et notre territoire", souligne le texte, qui a été lu en portugais puis dans les différentes langues autochtones dans "la maison des hommes" de Piaraçu, un village éloigné des grands centres urbains, situé sur les rives du fleuve Xingu, en pleine forêt vierge.
"Nous n'acceptons ni l'exploitation minière sur nos terres, ni les bûcherons, ni les pêcheurs illégaux ou l'hydroélectricité. Nous sommes opposés à tout ce qui détruit la forêt", poursuit le texte.
Les leaders indigènes regrettent aussi que "les menaces et paroles de haine du gouvernement encouragent la violence contre les peuples indigènes et les assassinats de nos leaders" et exigent "une punition pour ceux qui tuent nos proches". Les indigènes doivent affronter "non seulement le gouvernement mais aussi la violence de toute une partie de la société qui exprime clairement son racisme", dénoncent-ils.
En 2019, au moins huit leaders indigènes ont été assassinés, dont trois en moins d'une semaine.
Le cacique Raoni, âgé de 89 ans, a l'intention d'apporter en personne le manifeste au Congrès à Brasilia.