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Cette photographie montre des squelettes découverts dans deux fosses communes contenant les restes d'individus exécutés pendant la guerre civile dans le quartier de Sykies à Thessalonique le 13 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour l'instant, 33 squelettes ont été découverts près de la prison d'Eptapyrgio, une ancienne forteresse byzantine connue plus tard, sous la domination ottomane, sous le nom de Yedi Kule, ont indiqué mercredi des parents des victimes et les autorités.
La guerre civile grecque a duré de 1946 à 1949, mais les exécutions de prisonniers politiques détenus pour leur affiliation présumée au parti communiste KKE se sont poursuivies pendant des années.
On estime que plus de 150.000 personnes ont été tuées pendant ce conflit et que quelque 800.000 personnes ont été déplacées.
"Nous sommes ici aujourd'hui avec des sentiments très mitigés. D'un côté nous sommes satisfaits parce que, même 80 ans plus tard, nous avons enfin trouvé les ossements des personnes qui ont perdu la vie pour leurs idées et leur pays", a déclaré le maire de de Sykies - une banlieue de Thessalonique -, Simos Daniilidis.
Mais il a ajouté : "Nous sommes aussi attristés, aigris et en colère" à cause de ces meurtres qu'il a qualifiés "d'inhumains, d'horribles, d'inconcevables pour la civilisation grecque d'aujourd'hui". Les premiers ossements, dont ceux d'une femme, ont été découverts en décembre, lors de travaux dans un parc de la ville.
"Pendant les années sombres de la guerre civile, la zone a été utilisée pour l'exécution de prisonniers politiques, ou le déplacement de leurs corps, car elle était proche de la prison et n'était à l'époque pas habitée", a déclaré la municipalité de Sykies dans un communiqué.
De nombreuses victimes auraient été tuées en raison de leurs liens avec le KKE. Avec l'aide d'archéologues, les fouilles ont permis de découvrir des vêtements, des bijoux et des balles.
"Trente-trois squelettes ont été découverts en quatre groupes. Ils ne sont pas en très bon état, sont très fragiles" a déclaré l'archéologue Stavroula Tsevrini.
Des tests ADN ont commencé à être effectués pour tenter de les identifier. La municipalité a lancé un appel aux parents et aux proches des victimes de la guerre civile afin qu'ils se manifestent pour accélérer le processus d'identification.
Le KKE a entrepris de dresser la liste des prisonniers politiques dont il sait qu'ils ont été exécutés et compte la publier.
"Pendant la guerre civile dans cette région, environ 400 personnes détenues à Yedi Kule en tant que prisonniers politiques ont été exécutées" a assuré Spyros Kouzinopoulos, un journaliste qui a écrit un livre sur la question, en s'appuyant sur les archives de la police. "Elles ont été enterrées dans des fosses communes. (...) Ici, la zone est pleine de restes humains", a-t-il déclaré.
AFP/VNA/CVN