>>Les œuvres de Hoàng Trâm à l’honneur
Une centaine de tableaux, dont deux de Dali, ayant appartenu à un boss de la mafia de Reggio de Calabre, sont désormais exposés après avoir été confisqués par la justice, une première symbolisant "la victoire de l'État" sur le crime organisé. Cette exposition "n'a pas été facile à organiser : aujourd'hui, nous pouvons dire que l'État a gagné", s'est félicité Edoardo Lamberti Castronuovo, adjoint au maire en charge de la culture et de la légalité de cette ville de l'extrême sud de la Botte, face à la Sicile. Béni le 7 mai par l'archevêque de Reggio de Calabre en présence des autorités civiles, militaires et judiciaires de la province, le palazzo della Cultura abrite désormais la collection "De l'ombre à la lumière" : deux tableaux de Dalì, un de De Chirico, deux Ligabue, un Pirandello et un Fontana, entre autres. Jusqu'en 2010, ces tableaux, ainsi que d'autres œuvres de peintres italiens contemporains, appartenaient à Gioacchino Campolo, surnommé le "roi des vidéopokers", aujourd'hui aux arrêts domiciliaires en attente d'une décision judiciaire définitive après une condamnation à 16 ans de prison pour association de malfaiteurs et extorsion. Plus qu'une "page d'histoire" écrite, le directeur de l'Agence nationale pour la gestion des biens confisqués à la mafia (ANSBC), Umberto Postiglione, veut voir dans cette exposition permanente "la création d'une autre culture, celle de la légalité perceptible, concrète". Ces biens confisqués à la mafia ont pour finalité de profiter à la société, l'Italie fêtant cette année les dix ans d'une loi stipulant leur "vocation sociale".