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Trân Phuong Anh (en noir) et son groupe «Hát rong tu thiên» à Ngu Xa. |
Photo : CTV/CVN |
«Chanter pour la charité, balayer pour la volonté», telle est la devise de l’association «Hát rong tu thiên». Fondée en mai 2016, c’est le premier groupe du genre qui se consacre à temps plein à des œuvres de charité. Il chante deux fois par semaine, et ce, pour récolter des fonds en faveur des enfants malades de l’Hôpital pédiatrique central.
Trân Phuong Anh, la responsable du groupe, revient sur les débuts. «Mon mari travaille à l’aéroport de Nôi Bài (Hanoï), et je suis esthéticienne. Nous vivons de manière confortable, et je me suis décidée d’aider les autres», explique-t-elle. Fanatique de musique, elle est passée à l’action en chantant accompagnée de ses haut-parleurs en bas de sa maison. Dès le premier jour, elle a réussi à récolter 1,6 million de dôngs. Quand elle a enfin atteint son objectif de 4 millions de dôngs, Phuong Anh s’est décidée d’amener la somme à l’Hôpital pédiatrique central. Plus rien ne l’a arrêté depuis, et elle a appelé ses amis à la rejoindre dans ce projet.
«Rien n’est facile, notamment le premier pas», raconte Phuong Anh. «Personne ne peut s’habituer toute de suite au travail caritatif, et souvent, on ne reçoit pas les supports de la famille. Mais nous arrivons à résoudre toutes ces difficultés, car notre objectif est honnête et juste», partage-t-elle.
Le groupe «Hát rong tu thiên» après une séance à la rue Nguyên Huu Huân. |
Photo : CTV/CVN |
Selon Phuong Anh, le groupe a instauré son propre règlement. «Nous ne sommes pas des mendiants, c’est pourquoi, nous avons des uniformes, et nous devons agir de manière élégante avec tout le monde». Elle rappelle également qu’au début, le public pensait que le groupe était malhonnête, à cause des beaux vêtements, et c’était sans compter la police municipale qui ne lui avait pas donné d’autorisation pour ses activités. Après plusieurs rencontres et discussions, celle-ci a compris les buts recherchés, et l’a supporté avec entrain, de sorte que l’officier général participe aujourd’hui à toutes ses séances.
Le nombre de fans augmente de jour en jour. De quatre au début, on est aujourd’hui à plus d’une centaine. Et ils viennent de tous les horizons : étudiants, médecins, ingénieurs, voir même d’autres personnes impliquées dans les œuvres caritatives. «Sincèrement, la charité a besoin d’argent. Nous ne disposons pas dans l’immédiat d’une grosse somme, il nous faut donc chercher le moindre sou chez les donateurs», s’exclame Ngô Viêt Khôi, ancien membre du fameux groupe musical des années 1990 Dông Hô Báo Thuc, mais aussi ex-directeur général de la compagnie Trend Micro Cybersecurity. «Rien n’est plus facile que de chanter. Et le succès est là : après juste trois mois, nous avons perçu plus de 60 millions de dôngs pour les jeunes patients», témoigne-t-il.
Un geste généreux applaudi
La joie du groupe après sa séance à la rue Cua Bac. |
Photo : CTV/CVN |
Mais ce n’est pas tout. À côté du chant, le groupe organise des sessions de nettoyage de rues de la capitale. Peu à peu, il a capté l’attention des habitants, et suscité de l’enthousiasme. «Nous avons parfois essuyé la moquerie, voire l’ironie, nous étions pris pour des imposteurs. Mais cela n’était pas important, pour mois, récolter les dons pour les enfants est l’objectif ultime», partage Pham Van Hoàng, un étudiant de 22 ans à Institut national de gestion de l'éducation. «Cette activité me permet de m’entraîner au travail de groupe et de communiquer en public. Après l’obtention de mon diplôme, si je trouve un travail à Hanoï, je resterai quand même avec le groupe», avoue-t-il.
La petite troupe chante de 19h00 jusqu’à 23h00, mais parfois les habitants lui demandent de rester plus longtemps, ce qui ne se refuse jamais. Le musicien Vu Thanh a même composé une chanson dédiée au groupe en guise de cadeau de remerciement.
Pour assurer le bon fonctionnement, Trân Phuong Anh contacte certains administrateurs de services locaux et hôpitaux. La Dr Duong Thi Minh Thu, chef du Bureau des services sociaux, rappelle que les bénéficiaires sont dans l’extrême majorité des jeunes enfants démunis. Phàn Thi Chinh est l’une d’entre eux. À peine âgée de 4 ans et issue de l’ethnie Dao à Sin Hô (province de Lai Châu), elle a été diagnostiquée d’une cirrhose. Son père, un fermier pauvre cultivant du maïs dans les régions montagneuses dans le Nord du Vietnam, revient sur son histoire. «Je ne connaissais personne à Hanoï, et je ne pouvais pas payer l’hospitalisation de ma fille», se souvient-il. «Mais heureusement, les médecins m’ont conseillé d’aller trouver le groupe "Hát rong tu thiên", et leurs dons ont pu sauver la vie de ma fille», témoigne-t-il, avec sincérité.
Pour éviter les détournements de fons, Phuong Anh décide que le groupe ne donne pas directement l’argent aux patients. Il paye les frais après avoir reçu la facture fournie par l’hôpital. Depuis ses débuts, ce sont plus de 20 enfants qui ont pu être soignés à l’Hôpital pédiatrique central. C’est loin cependant d’être fini : six mois après son lancement, le fond a atteint près de 200 millions de dôngs grâce à la générosité de plusieurs donateurs. Il est possible maintenant de coopérer avec d’autres hôpitaux de la capitale, à l’instar de celui de Bach Mai ou de Viêt Duc (Vietnam-Allemagne). Un bel avenir semble se dessiner pour le groupe, qui a prouvé qu’avec une idée simple et un cœur généreux, on peut aider son prochain à surmonter bien des difficultés.