>>Le 37e Sommet de l’ASEAN a envoyé un message au monde
>>ASEAN 2020 : des entreprises japonaises saluent la signature du RCEP
Le Professeur Yeah Kim Leng, directeur du programme d'études économiques à l’Institut Jeffrey Cheah sur l'Asie du Sud-Est basé en Malaisie. |
Photo : VNA/CVN |
L'année 2020 est la plus difficile pour tous les pays qui sont confrontés à des crises sanitaires et économiques mondiales sans précédent. Cependant, selon le professeur Yeah Kim Leng, l’ASEAN a de nouveau démontré sa solidarité et sa cohésion face à la pandémie et son engagement en faveur du multilatéralisme en signant le RCEP dans le cadre du 37e Sommet de l’ASEAN et conférences connexes.
Avec le RCEP - le plus grand bloc de libre-échange du monde -, la poursuite de la réduction des droits de douane, la facilitation des échanges et l'accès aux marchés devraient entraîner de nouveaux gains de production et d'efficacité, ainsi qu'un meilleur bien-être des consommateurs résultant de prix plus bas et de choix plus larges de biens et de services, pour les 15 membres signataires, a partagé l'économiste malaisien.
Yeah Kim Leng, qui était conseiller principal du ministère malaisien des Finances et de la Banque d'État de Malaisie, a affirmé que les flux commerciaux et d'investissement entre les membres du bloc seront encore renforcés à mesure que la confiance des investisseurs sera rehaussée grâce à l'engagement en faveur du libre-échange et de l'accès aux marchés dans le cadre du RCEP.
D’après lui, le Vietnam et la Malaisie figureront tous deux parmi les principaux bénéficiaires, car ils possèdent d'importantes industries axées sur l'exportation et un stock d'investissement direct étranger. Alors que certaines industries de chaque pays seront confrontées à une concurrence accrue à l'importation, les gains communs d'efficacité économique l'emporteront sur les effets négatifs résultant du déclin des industries qui n’ont pas capable de rivaliser, a-t-il estimé.
Étant l’un des rares pays qui devraient connaître une croissance économique positive en 2020, le Vietnam a démontré sa forte capacité de contenir l'épidémie de COVID-19. Sous la direction du Vietnam en tant que présidence de l’ASEAN 2020, de nombreuses initiatives ont été déployées cette année, dont la conclusion du RCEP témoigne de sa contribution notables à l'ASEAN, a affirmé l’économiste malaisien, a-t-il dit.
Avec des politiques d'ajustement industriel appropriées pour soutenir les industries touchées, ces pertes peuvent être minimisées tandis que la majorité de la population bénéficie d'une efficacité économique plus élevée, de chaînes d'approvisionnement régionales plus intégrées et d'une demande plus élevée générée par une croissance soutenue des revenus et de l'emploi.
La plupart des secteurs étant déjà exposés à la concurrence internationale et régionale, les économies malaisienne et vietnamienne auront besoin de moins d'ajustements industriels et d'intervention du gouvernement pour contrer les effets secondaires négatifs du RCEP, a constaté le directeur du programme d'études économiques à l’Institut Jeffrey Cheah sur l'Asie du Sud-Est.
Robert Lawrence Kuhn, président de la Fondation Kuhn basé aux États-Unis, a estimé que le RCEP était un bel exemple de travail commun de nombreux pays pour surmonter les désaccords politiques et réduire les barrières commerciales, vers des avantages du développement pour chacun.
Le RCEP est le premier accord de libre-échange multilatéral auquel le Japon et ses deux premiers partenaires (Chine, République de Corée) ont adhéré.
Après huit ans de négociations, le RCEP a été signé dimanche 15 novembre dans le cadre du 37e Sommet de l’ASEAN. Ce pacte commercial implique les dix pays membres de l'ASEAN (Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam) et les partenaires du bloc (Australie, Chine, Japon, République de Corée et Nouvelle-Zélande). Les membres du RCEP représentent environ 30% du PIB mondial et 30% de la population mondiale.
VNA/CVN