Mondiaux de breaking
Des championnats au cœur de Paris et de toutes les attentions

Art de la danse issu de la culture hip hop, le breaking a fait une entrée surprise au programme olympique pour les Jeux de Paris en 2024. Et c'est au cœur de la capitale que se déroulent samedi 4 décembre les Mondiaux, qui doivent donner le tempo de la désormais discipline sportive.

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Le breakdancer brésilien Mateus de Sousa Melo, alias Bart, lors d'une compétition internationale à Mumbai, le 9 novembre 2019.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le théâtre du Châtelet, tout près duquel il y a trente ans le monde du breaking se formait lors de rassemblements dans la rue, accueille les Bboys et Bgirls (nom donné aux pratiquants du breaking) pour une compétition qui doit marquer de son empreinte le sport, à deux ans et demi de l'échéance olympique.

"J’ai hâte d’être à samedi, je sais que ces Championnats du monde sont attendus, par la grandeur de l’événement. Au niveau du public, il y aura un bon retour, ça va être super cool pour nous, pour donner encore plus. Ça te booste quand le public te renvoie ton énergie, tu envoies des choses que tu ne pensais même pas envoyer !", se réjouit auprès de l'AFP la Bgirl française Carlotta, qui avait pris part aux Jeux olympiques de la jeunesse en 2018, où le breaking a définitivement convaincu le Comité international olympique.

Depuis, le breaking - une danse au sol - a intégré la Fédération internationale de danse (World DanceSport Federation/WDSF) et ce sont les deuxièmes Mondiaux organisés après une première édition en Chine en 2019.

À l'instar du skateboard, la communauté du breaking a son circuit privé de compétitions, toutes très prestigieuses, telles que le Battle of the year, le Battle Pro - qui se tient dimanche au Châtelet - ou le Red Bull BC One, considéré comme le championnat du monde depuis 17 ans, et qui s'est tenu il y a un mois.

Un contre un

"Pour moi c’est le même monde, la base est la même, la musique, les DJ sont les mêmes, la scène c’est la même chose. Et ça reste du 'un contre un'", souligne le Bboy français Dani Dan, qui aura le statut de sportif de haut niveau en janvier et pour qui les JO mettent "de l'assaisonnement à la sauce".

"La culture on la garde, c’est juste le côté fédéral qui entre en jeu. Prendre une licence, avoir un coach sportif, le côté athlétique. On ne se préparait pas pareil avant", relève celui qui a remporté le Battle of the year 2018.

Le breaking se veut un affrontement entre deux danseurs (le un contre un), appelé le battle, sur un cypher (une scène circulaire), autour duquel danseurs et public se positionnent pour encourager. Le duel fonctionne comme un question-réponse, où les danseurs lancent des figures acrobatiques rythmées par les sons d'un DJ. Le tout enflammé par un MC (un maître de cérémonie). A la fin du battle, des jurés désignent le vainqueur.

Quid 2028

Tous les ingrédients qui font du breaking un véritable show sportif seront présents à Paris, aux Mondiaux et aux JO. La seule exception concerne le jugement. Dans le circuit privé, le vote se fait à main levée ou en montrant un carton avec le nom du danseur. La WDSF a opté pour un système électronique, avec un curseur que monte ou descend le juge en fonction de son appréciation. Une note apparait alors à l'écran.

La WDSF et la Fédération française de danse jouent gros avec ces Championnats du monde alors qu'ils structurent à peine la discipline. Ils se savent "attendus de partout", comme a prévenu le président de l'instance française, Charles Ferreira. Au début de l'année 2022 seront dévoilés les sports additionnels retenus pour les JO-2028. Le breaking pourrait ne pas continuer sur la voie olympique.

"Le break n’a rien à prouver. C'est une discipline nouvelle et riche. On voit la partie sportive, artistique, on voit le mouvement impressionnant, cet esprit de défi et d’affrontement. Tout ce qu’il y a dans un sport finalement", défend Carlotta.

AFP/VNA/CVN

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