Migrants
Des centaines de cadavres ramenés en Sicile, deux mois après un naufrage record

La Marine italienne est parvenue jeudi matin 30 juin à amener en Sicile l'épave du pire naufrage de migrants en Méditerranée, chargée de centaines de cadavres.

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Des migrants photographiés par la marine italienne lors d'une opération de sauvetage au large de la Libye, le 30 juin.

Le petit chalutier à la coque d'un bleu encore vif après plus d'un an à 370 mètres de profondeur, selon les images transmises par la marine italienne, est arrivé dans la matinée dans la rade d'Augusta, dans l'est de la Sicile.

Dans la nuit du 18 au 19 avril 2015, il avait sombré après avoir percuté un cargo portugais venu à son secours. Il n'y a eu que 28 survivants, qui ont raconté avoir été plus de 800 à bord au départ, ce qui fait de ce naufrage le pire en Méditerranée depuis des décennies.

En plus de la cinquantaine de corps de victimes repêchés le jour du drame, la marine a récupéré plus de 169 corps sur et autour de l'épave. Selon l'amiral Pietro Covino, la taille du bateau laisse "espérer" qu'il renferme "seulement" entre 300 et 350 cadavres.

Pour cette opération, le petit chalutier bleu doit être placé dans un immense hangar de 600 m2 réfrigéré installé à proximité d'une base de l'OTAN à Melilli, près d'Augusta, au milieu d'une zone industrielle inhabitée, entre les cheminées et les pipelines des raffineries.

Les pompiers, en combinaison et masque à gaz, auront la lourde tâche d'extraire les centaines de corps repérés dans les entrailles du bateau. Puis les restes seront transportés quelques mètres sur les tables d'autopsie dressées dans les tentes de la "Zone rouge", où règne déjà une odeur acre.

"Le fait que les cadavres ne soient pas bien conservés, ou qu'ils soient même à l'état de squelette, ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas être identifiés. La science nous permet d'identifier avec l'ADN, mais aussi l'empreinte dentaire, ou un tatouage, ou les grains de beauté", a expliqué le médecin légiste Cristina Cattaneo, de la task force La.ba.nof.

Au total, 150 personnes environ vont travailler le temps qu'il faudra dans cette "citadelle", avec le soutien d'une dizaine d'université de toute l'Italie.

"Identifier les morts est fondamental pour leur redonner leur dignité", a expliqué Mme Cattaneo, rappelant que l'effort était régulièrement fait en cas de catastrophe comme un tsunami ou un accident d'avion mais que l'Italie était la première à le faire à cette échelle pour les victimes de ce type de naufrage.


AFP/VNA/CVN

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