EgyptAir : une boîte noire confirme la présence de fumée à bord

L’analyse d’une des boîtes noires de l’avion d’EgyptAir qui s’est abîmé en mai en Méditerranée, a confirmé que des alertes signalant de la fumée s’étaient déclenchées avant le crash, a annoncé mercredi 29 juin une commission d’enquête dirigée par les Égyptiens.

>>Crash du vol EgyptAir : une première boîte noire réparée

Photo obtenue sur la page officielle Facebook du porte-parole de l’armée égyptienne, montrant des débris trouvés en mer par les équipes de recherches de l’Airbus A320 d’EgyptAir.

"Les données enregistrées confirment les alertes du système automatisé de communications de l’appareil (Acars) sur de la fumée dans les toilettes" et à l’avant de la cabine, a déclaré la commission dans un communiqué. Cette boîte noire a enregistré les données de vol depuis le départ du vol de Paris jusqu’à ce qu’il "disparaisse à une altitude de 37.000 pieds (11.250 mètres)", a-t-elle ajouté.

Ces informations pourraient conforter l’hypothèse d’une défaillance technique pour expliquer le crash, après que l’Égypte eut initialement évoqué la possibilité d’un attentat.

Le vol MS804 reliant Paris au Caire s’est abîmé le 19 mai entre la Crète et la côte Nord de l’Égypte après avoir soudainement disparu des écrans radar, pour des raisons encore indéterminées, avec 66 personnes à bord dont 40 Égyptiens -30 passagers et 10 membres d’équipage- et 15 Français.

Dès le lendemain du crash, des médias américains avaient évoqué le déclenchement d’une alerte sur une fumée d’origine indéterminée à l’avant de la cabine, suivie d’une autre faisant état d’une défaillance de l’ordinateur gérant les commandes de vol.

"Des parties à l’avant de l’avion montrent des signes de détérioration dus à de hautes températures et de la suie", a ajouté la commission d’enquête dirigée par les Égyptiens.

Les deux boîtes noires de l’Airbus A320, qui doivent aider à déterminer les causes de la catastrophe, avaient été repêchées mi-juin entre la Crète et la côte nord de l’Égypte. Le Cockpit Voice Recorder (CVR), qui concerne les conversations dans le cockpit, et le Flight Data Recorder (FDR), étaient "en morceaux".

Leurs cartes mémoire étaient illisibles et elles avaient été expédiées par l’Égypte en France pour y être réparées. Après avoir été rendues lisibles, les données de l’une d’entre elles, le Flight Data Recorder, avaient été renvoyées mardi 28 juin au Caire pour être "déchiffrées et étudiées" au ministère de l’Aviation civile.

Les enquêteurs français du Bureau enquête et analyse (BEA) ont débuté mardi 28 juin les travaux pour rendre lisible la mémoire de la seconde boîte noire, le CVR, contenant les conversations du vol.

En France, une information judiciaire a été ouverte pour "homicides involontaires", selon le parquet qui avait initié une enquête préliminaire le 19 mai, une procédure classique du fait de la présence de ressortissants français parmi les victimes.

Le 31 octobre 2015, les 224 occupants d’un avion russe ont péri dans l’explosion en vol de l’appareil après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh dans le Sinaï égyptien. L’attaque à la bombe a été revendiquée par le groupe jihadiste État islamique (EI).

AFP/VNA/CVN

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