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Vue panoramique du Département de français de l’ULIS. |
Dans la salle de classe, c’est l’effervescence. Pour leur premier jour de deuxième année, les étudiants du Département de français sont en plein préparatif des décorations pour le 60e anniversaire à venir. Découpage de drapeaux et de cartes, peinture colorées sur papier, collage, essayage de costumes : chaque petit groupe s’affaire dans un joyeux brouhaha.
Chaque classe a dû choisir un continent à illustrer, celle-ci a opté pour l’Afrique francophone. "Si nous avons choisi l’Afrique francophone, c’est parce que cette dernière est riche d’une histoire culturelle que nous voulons faire découvrir", explique Francis, le chef de la classe. Francis, c’est le nom français qu’il a choisi en début de première année, comme tous les élèves. Et d’expliquer : "De plus, le Vietnam et l’Afrique ont de très bonnes relations. Nous avons aussi une histoire commune qu’il est important de connaître, celle de la colonisation par la France puis notre émancipation de celle-ci. Je pense que cela participe de la fraternité que nous partageons".
S’il flotte un parfum de fête à l’approche des prochaines célébrations, l’heure est aussi et surtout à l’apprentissage. Dans la salle de classe voisine, la professeure de français Dô Thi Bich Thuy fait la présentation du cours de l’année à une classe attentive. "L’objectif principal de ce cours est de vous fournir les compétences nécessaires pour exposer vos idées devant un public", énonce-t-elle.
Quoiqu’énergique et pleine d’entrain, elle s’efforce de parler lentement et d’articuler pour que toute la classe comprenne. "Être en mesure de prendre la parole en public est crucial. Par exemple lors d’un entretien d’embauche ou pour convaincre les clients en entreprise, la clarté et l’aisance sont des compétences clés". Si elle fait référence au monde de l’entreprise à des élèves de 19 ans, ce n’est pas un hasard.
S’adapter aux besoins et aux évolutions
Depuis plusieurs années, l’ULIS a pour préoccupation principale l’entrée sur le marché du travail de ses étudiants diplômés, notamment à destination des entreprises.
"À l’origine du Département de français, créé en 1962, sa vocation première était la formation de professeurs de français. Aujourd’hui, le contexte a changé", explique le professeur Dinh Hông Vân, doyen du Département.
Un des cours du Département de français. |
"Et heureusement, parce que le pays est en train de se développer et est en pleine mutation. C’est pourquoi nous nous adaptons. Nos diplômés intègrent donc plusieurs secteurs socio-économiques du pays. Les entreprises tant publiques que privées sont à la recherche de nombreux profils : secrétaires, traducteurs, interprètes, pour ne citer qu’eux. Le secteur du tourisme aussi recrute beaucoup", expose-t-il.
S’adapter aux besoins des entreprises pour garantir un emploi aux diplômés passe aussi par une évolution des coopérations avec les institutions étrangères francophones, au bénéfice des étudiants. M. Vân en retrace l’histoire : "Notre coopération avec les institutions universitaires nationales et internationales date des années 1970. Par le passé, tous nos professeurs ont eu des séjours d’immersion linguistique, pédagogique et méthodologique en France. Les premiers étudiants boursiers de notre département ont pu partir en France dans le cadre de stage d’un an dès 1985".
Une histoire qui, là encore, s’est adaptée aux changements. "Actuellement, le Vietnam n’est plus parmi les pays pauvres. Les coopérations ont donc pris une nouvelle forme, revêtant plutôt celle du partenariat. Ce qui permet aux étudiants qui partent en France de bénéficier d’aides financières sur place, comme par exemple la dispense de frais d’inscription", souligne-t-il.
Les élèves eux-mêmes ont la volonté de parfaire leur formation en participant à la riche vie associative, en parallèle de leurs cours, dans l’objectif d’être le plus qualifié possible en sortant de l’université. "Dès mon entrée à l’université, j’ai participé à de nombreuses activités extrascolaires organisées par le Département de français, en collaboration avec des organisations internationales telles que la fête +Couleurs culturelles+, ou encore la +Journée de la cuisine francophone+", détaille Nguyên Thi Vân Anh, étudiante de troisième année.
"Nous avons aussi l’occasion de participer à de nombreuses activités de mise en pratique de nos compétences, comme la journée de concours +À vos micros+, que j’ai particulièrement apprécié pour les acquis que cela m’a apporté. Ces activités me permettent de perfectionner mes compétences linguistiques et d’élargir mes connaissances sur la diversité culturelle des pays francophones", conclut-elle.
Tant élèves qu’enseignants participent à donner une nouvelle direction au Département de français. Une tâche d’autant plus significative que celui-ci fête son 60e anniversaire et qu’il a participé à former 58 promotions d’étudiants, jouant un rôle déterminant dans le développement de la francophonie au Vietnam.
Texte et photos : Jules Bois/CVN