>>Deux œuvres de Van Gogh, volées il y a 16 ans, à nouveau exposées
>>Une toile attribuée au Caravage revient à Toulouse
"Le Christ moqué", de Cimabue, photographié le 23 septembre à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Christ moqué est le thème de ce tableau de petite taille (25,8 cm sur 20,3 cm), peinture à l'œuf et fond d'or sur panneau de peuplier, probable élément d'un dyptique de 1280 dans lequel étaient représentés sur huit panneaux de taille semblable des scènes de la Passion du Christ.
Deux des scènes de ce dyptique étaient connues à ce jour : La Flagellation du Christ (Frick Collection, New York) et la Vierge à l'enfant trônant et entourée de deux anges (National Gallery, Londres).
Une vieille dame l'a signalé à l'hôtel des ventes Actéon de Compiègne, qui l'a fait expertiser par Turquin. Il était accroché entre son salon et sa cuisine, et la famille avait toujours pensé qu'il s'agissait d'une simple icône. La vieille dame n'a pas su dire d'où il provenait.
Estimé entre 4 et 6 millions d'euros, ce tableau qui montre le Christ entouré d'une foule d'hommes à l'expression hargneuse et grimaçante, sera mis en vente à Senlis par Actéon le 27 octobre. Ce sera la première fois depuis des dizaines d'années qu'un tableau de Cimabue sera mis aux enchères.
La réflectographie à l'infrarouge a révélé un état de conservation excellent, a précisé Me Turquin, qui a estimé que "l'attribution ne va pas faire débat tant il est évident, en comparant avec les autres tableaux connus de lui, que c'est de la même main". Des pointillés exécutés au poinçon, le style, l'ornementation sur fond d'or, tout l'indique, selon lui. "Cimabue est un peintre important qui a fait bouger les lignes", et des musées, notamment italiens, "rêvent d'en posséder un", observe-t-il.
Ceno Di Pepo, dit Cimabue (1272-1302), est l'une des plus grandes figures de la Pré-Renaissance. On lui connaît tout au plus onze œuvres exécutées sur bois dont aucune n'est signée.