>> En Irak, un "parc archéologique" abritant des bas-reliefs de 2.700 ans
Un des huit bas-reliefs découverts sur le site de Mashki représente un archer, à Nineveh au nord de Mossoul le 19 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La découverte a été faite sur le site de Mashki, une des portes historiques de l'antique cité de Ninive située dans Mossoul. La porte monumentale a été rasée au bulldozer par les jihadistes du groupe État islamique (EI), durant leur règne de la terreur imposé entre 2014 et 2017 à la métropole du nord.
Les huit bas-reliefs en marbre gris remontent à l'ère du roi assyrien Sénnachérib (705-681 avant J.-C.), selon un communiqué du Conseil irakien des antiquités et du patrimoine. Ce roi reconstruira et agrandira Ninive, capitale de l'empire Assyrien, érigeant notamment un palais magnifique.
Sur les bas-reliefs mis au jour il y a une semaine on peut notamment voir un soldat de profil s'apprêtant à tirer à l'arc, mais aussi des palmiers et des arbres finement ciselés.
"Nous pensons que ces pièces ont été déplacées du palais de Sénnachérib et réutilisées par le petit-fils du roi, pour rénover la porte de Mashki et agrandir la salle des gardes", a expliqué mercredi 19 octobre Fadel Mohamed Khodr, dirigeant la mission archéologique qui restaure le site.
Les premiers constructeurs avaient sciemment effacé les décors sculptés sur les bas-reliefs, ajoute l'expert. "Seule la partie enterrée sous terre a conservé ses sculptures", a ajouté M. Khodr. Ces vestiges "sont les premiers à avoir été découverts sur ce site relativement intacts et ayant gardé leur aspect originel", se réjouit-il.
Ninive était "la ville la plus ancienne et la plus peuplée de l'empire assyrien, capitale impériale et carrefour majeur entre la Méditerranée orientale et le plateau iranien", rappelle sur son site Internet l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH).
Après les destructions infligées par l'EI, l'ALIPH finance la reconstruction depuis 2021 de la porte de Mashki par une équipe d'archéologues de l'université américaine PENN et leurs homologues irakiens. De 2014 jusqu'à sa défaite militaire en Irak fin 2017, l'EI a occupé de larges pans du territoire et considérait Mossoul comme sa "capitale" dans le pays.
L'Irak souffre depuis des décennies du pillage de ses antiquités: après l'invasion américaine de 2003 puis avec l'arrivée de l'EI, qui s'était livré à "un nettoyage culturel", selon l'ONU, en rasant une partie des vestiges de la Mésopotamie antique, ou en revendant des pièces au marché noir.
AFP/VNA/CVN