Pilote de course sur deux puis quatre roues durant plus de trois décennies et symbole du renouveau français en Formule 1, Jean-Pierre Beltoise s'est éteint à 77 ans lundi 5 janvier des suites d'un accident cérébral alors qu'il était en vacances au Sénégal. "C'est une perte immense pour le sport automobile et pour la France", a commenté Henri Pescarolo, de cinq ans son cadet et aussi populaire que "Bébel" lors de ces années "Matra" si périlleuses. Limiter son palmarès à sa seule victoire en F1, lors du Grand Prix de Monaco en 1972 sous une pluie battante au volant d'une BRM, serait particulièrement injuste pour ce pilote qui, dès son plus jeune âge, a fait preuve d'un grand éclectisme. Aussi à l'aise sur un 50 cc Kreidler que sur une 500 cc Matchless, il a commencé sa carrière par 11 titres de champion de France motocycliste en quatre saisons (1961-1964). Troisième du Grand Prix de France avec le Kreidler et 6e au Championnat du monde 50 cc en 1964, Beltoise avait déjà un pied dans l'automobile depuis l'année précédente. En 1963, il remportait l'indice énergétique aux 24 Heures du Mans, au volant d'une modeste René Bonnet.