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Les services de secours et les familles s'efforcent de rechercher des disparus, dans le township de KwaNdengezi à Durban le 15 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un nouveau bilan des autorités a fait état de 398 morts et 27 disparus. La plupart des victimes ont été enregistrées dans la région de Durban, ville portuaire du KwaZulu-Natal (KZN) ouverte sur l'océan Indien où s'abattent de fortes pluies depuis le weekend dernier.
"Les dégâts continuent avec la pluie aujourd'hui qui aggrave la situation dans les zones sinistrées", a expliqué Shawn Herbst, des premiers secours Netcare 911. L'armée, des équipes spéciales de la police et des hélicoptères ont été déployés. Des secouristes d'autres provinces sont venus prêter main forte. Selon l'institut national de météorologie, les pluies sont moins denses mais le risque de nouvelles inondations et glissements de terrain est important sur un sol déjà gorgé d'eau.
"Nous recevons des appels en permanence, tous les jours", raconte Travis Trower, directeur de l'organisation bénévole de secouristes, Rescue South Africa. Le président Cyril Ramaphosa a annulé un déplacement en Arabie Saoudite la semaine prochaine, la catastrophe sans précédent exigeant que "tout le monde soit sur le pont", a-t-il déclaré cité dans un communiqué.
Un mauvais rêve
La recherche des disparus continue. À Marianhill, une banlieue de Durban, Dumisani Kanyile, qui a perdu dix membres de sa famille, a été soulagé en voyant les hommes et les chiens arriver. "Mais vu la pluie qui revient, ils vont arrêter les recherches", craint-il. "Tellement de personnes sont mortes, y compris des bébés", lâche Mesuli Shandu, 20 ans, une proche. Elle croit encore à un mauvais rêve.
Des riverains nettoient la plage de North Beach à Durban, le 15 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au 6e jour de la catastrophe, l'espoir de retrouver des survivants est mince et l'aide se concentre désormais sur "l'humanitaire et la remise en service", explique Robert McKenzie, qui fait partie des équipes d'urgence. Quelque 4.000 maisons ont été rasées, plus de 13.500 endommagées, mettant des milliers de gens à la rue. Des hébergements d'urgence ont été ouverts.
Fortement sollicités notamment aux urgences, une soixantaine d'établissements de santé de la région ont été "gravement touchés par les inondations", selon un communiqué du gouvernement provincial. Les routes et les ponts coupés ainsi que les coupures d'eau et d'électricité empêchent par ailleurs les hôpitaux de fonctionner normalement. Des soignants ont préféré dormir sur place pour éviter le problème des transports.
Dans certaines zones, l'eau et l'électricité sont coupées depuis lundi. Des habitants désespérés ont été vus transportant des seaux d'eau sur des charriots au bord de la route. D'autres ont raconté que les rares vivres qui leur restaient sont maintenant pourris. Les autorités, qui ont appelé aux dons, ont promis de déployer plus de camions-citernes dans l'agglomération de 3,5 millions d'habitants pour distribuer de l'eau potable.
Une aide d'urgence du gouvernement de 63 millions d'euros (un milliard de rands) a été annoncée. Le milliardaire sud-africain et président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe, a fait don d'une "modeste contribution" de 1,9 million d'euros (30 millions de rands). Les autorités s'attendent à des centaines de millions d'euros de dommages. La région avait déjà connu des destructions massives en juillet lors d'une vague inédite d'émeutes et de pillages.
Des pluies se sont aussi abattues dans la province voisine de l'Eastern Cape (Sud-Est). "Le corps d'un petit garçon de six ans a été retrouvé hier", a indiqué Corene Conradie, coordinatrice de l'ONG locale Gift of the Givers. L'Afrique du Sud est généralement épargnée par les tempêtes qui affectent chaque année les pays voisins comme Madagascar ou le Mozambique pendant la saison cyclonique qui court de novembre à avril.
AFP/VNA/CVN