De nouvelles perspectives pour le fruit du dragon de Binh Thuân

Au Vietnam, la province de Binh Thuân (Centre) est considérée comme l’épicentre de la culture du fruit du dragon, avec plus de 500.000 tonnes chaque année. Toutefois, la commercialisation de cette production reste assez aléatoire.

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Avec près de 27.000 ha, l’offre est bien trop élevée par rapport à la demande, conduisant de nombreuses entreprises à chercher à développer des produits dérivés de ce délicieux fruit.

La production de vin de fruit du dragon par la coopérative Ham Duc, située dans la commune de Ham Duc, district de Ham Thuân Bac, province de Binh Thuân, en est un exemple. Depuis son apparition sur le marché il y a un an, il est reconnu au point que ce vin est devenu un moyen d’écoulement des fruits à part entière.

Binh Thuân possède les plus grandes exploitations de fruits du dragon du Vietnam.

Production de vin de fruit du dragon

Lors des premières semaines de cette année, l’ambiance dans les ateliers de vinification de la coopérative Ham Duc est au beau fixe. Il faut répondre aux nouvelles commandes d’avant comme d’après le Têt du Coq. Mme Lê Nguyên, directrice de cette coopérative, a indiqué qu’à l’occasion du Têt, les ventes de vin rouge et blanc se sont élevées à 15.000 bouteilles. Pour conquérir le marché du Têt, les étiquettes ont été savamment étudiées, et la qualité du produit, améliorée.

À ce jour, le produit est présent dans 17 points de vente au détail et dans les supermarchés, ainsi que dans les sites touristiques de Binh Thuân. La coopérative pense également aux marchés étrangers, notamment le Cambodge, et a consenti une distribution exclusive à un partenaire chinois. Enfin, la coopérative accomplit actuellement les formalités douanières pour exporter sur d’autres nouveaux marchés.

«L’idée de faire du vin est née, en quelque sorte, des surplus de fruits du dragon que nous subissons depuis ces dernières années», explique Mme Lê Nguyên. C’est sur ce constat que la coopérative Ham Duc a été créée avec 11 membres fondateurs, tous cultivateurs spécialisés dans ce fruit. Fin 2015, les ateliers de Ham Duc ont lancé la production de vin avec un investissement initial de seulement 200 millions de dôngs. Aujourd’hui, il a atteint près de 3 milliards de dôngs du fait de la nécessité d’agrandir les ateliers, de moderniser l’entreposage et le conditionnement.

Le processus de fabrication de ce vin n’est pas complexe. Évidemment, des fruits de qualité sont nécessaires. Ils sont mécaniquement lavés, pelés, tranchés et mis en cuve de fermentation avec du sucre et de la levure. Cette période de fermentation comprend de nombreuses étapes. Après 8 à 12 mois, le vin de fruit du dragon atteint les normes fixées pour être vendu sur le marché. «Il faut en moyenne 5 kg de fruits pour faire un litre de vin», précise Mme Nguyên.

Selon la directrice, en un peu plus d’un an seulement, la coopérative a acquis quelque 360 tonnes de fruits de ses membres et d’autres cultivateurs de la province. Elle a également créé des emplois pour près de 30 personnes. La coopérative va poursuivre son développement, notamment investir dans des équipements et dans la promotion et la vente de ses produits, en vue d’être un partenaire durable des agriculteurs locaux.

Des fruit du dragon sont transformés en confiture, en jus, en sirop et en vin.

Modèles de production après récolte

Actuellement, Binh Thuân compte une dizaine de compagnies et de coopératives spécialisées dans la transformation du fruit du dragon tels que confiture, jus, sirop... De fait, la transformation de ce fruit est l’une des orientations commerciales de forts potentiels, en termes d’utilisation de la production, de création d’emplois locaux comme, plus généralement, de développement socio-économique de la province.

Nguyên Phu Hoàng, président de l’Union des coopératives de Binh Thuân, indique que la plupart des coopératives de fruits du dragon commercialisent essentiellement des fruits frais, mais ce commerce présente ses limites : durée de conservation, faible valeur ajoutée... La province voit donc d’un bon œil l’apparition de collectivités actives comme les coopératives Ham Duc, Phan Long ou encore Tà Zôn, qui créent de nouveaux produits à base du fruit du dragon.

C’est une bonne stratégie pour écouler les surplus après exportation de produits frais, mais aussi diversifier les produits qui ont une plus forte valeur ajoutée. Ceci dit, les coopératives rencontrent, comme beaucoup d’entreprises vietnamiennes, des difficultés de financement, d’investissement dans les technologies, le développement de leur production et la recherche de nouveaux marchés. Pour développer ces modèles, il serait nécessaire que l’État accorde davantage d’aides et envoie des spécialistes de l’agroalimentaire.


Texte et photo : Quang Châu/CVN

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