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Le 23 octobre 2017, la Commission européenne a brandi un "carton jaune" à l’encontre du Vietnam pour ses pratiques de pêche jugées contraires aux normes européennes. Après ce rappel à l’ordre, le Vietnam a six mois, jusqu’au 23 avril 2018, pour pallier aux manquements notifiés, à la suite de quoi la Commission se réserve le droit de lever l’avertissement, de le prolonger ou, pire, de durcir le ton par un "carton rouge", ce qui signifie que les produits de la pêche du Vietnam seraient interdits d’exportation vers le marché de l’Union européenne (UE).
Des bateaux de pêche à Quang Tri (Centre). |
Photo : Nguyên Ly/VNA/CVN |
Après avoir reçu les avertissements, le Vietnam a tout de suite suivi les recommandations de l’UE. "Toutes les parties concernées au Vietnam ont déjà rapidement agi pour lutter contre la pêche INN", a souligné Nguyên Thi Phuong Dung, chef du Département des sciences et technologies et de la coopération internationale de la Direction des pêches. L’Assemblée nationale viet-namienne a ainsi approuvé le 21 novembre 2017 un projet d’amendement de la Loi sur la pêche et l’aquaculture, insistant sur les règles destinées à lutter contre la pêche illicite.
Devant la multiplication de ces changements administratifs contraignants, le gouvernement vietnamien a organisé une campagne d’information auprès des pêcheurs. Par ailleurs, la Direction des pêches a publié sur son site Internet une liste des bateaux ayant violé la réglementation, et ce dans le but d’obliger les localités à renforcer la rigueur de leur gestion. Selon Nguyên Thi Phuong Dung, ces mesures ont permis de diminuer fortement les pratiques de pêche illicite au Vietnam.
Une dernière ligne droite intense
Voilà le mois d’avril qui arrive. La Direction des pêches a donc rencontré l’Association des producteurs et exportateurs de produits aquatiques (VASEP), la Société vietnamienne de pêche (VINAFIS) ainsi que d’autres organisations sociopolitiques afin de diriger ces différents acteurs vers un socle de pratiques communes et conformes aux règles de l’UE. Le chantier le plus important en la matière fut sans doute la mise en place d’un système de traçabilité poussant les entreprises à refuser les produits d’une pêche INN.
En écho aux solutions officielles, la VASEP a récemment proposé un éventail de mesures visant l’amélioration de la situation. Elle a ainsi invité le ministère de l’Agriculture et du Développement rural et le Département général des produits aquatiques à organiser en mars une conférence, afin de dresser un bilan des mesures mises en place et d’amorcer un dialogue durable à ce propos pour au final aboutir à un système d’amélioration continue dans le domaine des techniques de pêche.
L’Association a également manifesté sa volonté de participer à la délégation envoyée par son ministère de tutelle aux réunions de travail avec l’UE à propos des questions liées à la pêche INN. Dans la même veine et afin de ne plus subir de camouflet de la part de l’UE, elle a même pressé les professionnels du secteur à adopter l’étiquetage réglementaire de l’Union (certificat de capture européen notamment).
Dans le cadre du plan d’action du programme "Les entreprises de produits marins s’engagent à lutter contre la pêche INN", le 1er février dernier, les acteurs du secteur ont simultanément suspendu aux portes de leurs entreprises ou usines de transformation un tableau présentant leurs engagements dans la lutte contre la pêche illicite. Afin que ces changements ne se limitent pas à des effets d’annonce, le VASEP a émis l’idée selon laquelle le ministère de l’Agriculture et du Développement rural pourrait organiser une mission visant à harmoniser les pratiques de pêche chez tous les acteurs vietnamiens et faire remonter toutes les idées innovantes afin de les généraliser.