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Un modèle de culture maraîchère bio de la coopérative de Thanh Xuân, dans le district de Soc Son, en banlieue de Hanoï. |
Thanh Xuân, un jour sec et froid du printemps. Les cadres qui se spécialisent dans le secteur agricole Vietnamien ainsi que les experts étrangers venant des Pays-Bas et de France ont réservé leur journée afin de visiter le modèle de culture des légumes bios dans la commune de Thanh Xuân (district de Soc Son, en banlieue de Hanoï). Choux, chou-rave, tomates... La verdure est partout. Tous ces légumes sont cultivés selon des méthodes 100% bio. "Ici, le mot d’ordre est "respect" : respect de l’environnement, respect des normes bio, respect de la qualité et respect du consommateur, avec pour résultat ce maraîcher exemplaire", a révélé Hoàng Thi Hâu, présidente de l’Association des paysans de la commune de Thanh Xuân et chef de la coopérative de Thanh Xuân.
La directrice de la coopérative de Thanh Xuân, Hoàng Thi Hâu (en veste foncée), présente la culture de sa coopérative aux visiteurs. |
Thanh Xuân est le premier modèle à se lancer dans la culture de légumes bios à Hanoï. Elle dispose maintenant de près de 40 ha de cultures, permettant de fournir chaque mois de 30 à 50 tonnes de légumes bio au marché hanoïen. À Thanh Xuân, le processus de culture bio est réalisé strictement. Les paysans respectent les principes des "cinq zéros". À savoir, la non utilisation des engrais chimiques, des organismes génétiquement modifiés, des produits favorisant artificiellement la croissance, des défoliants, et enfin le non recours aux insecticides.
"Cette visite aujourd'hui nous a permis de constater l’excellence de ce modèle de culture. Je pense qu’il faut multiplier ce genre d’initiatives", a affirmé Docteur Pham Thi Hanh Tho, du Centre de recherche et de développement du système agricole. Pour Brice Even, expert français du Centre international des agricultures tropicales, depuis quelques années, il y a une très forte demande de produits bios. "La coopérative de Thanh Xuân répond à ces attentes en proposant des légumes propres. C’est un mode de production intéressant pour des consommateurs urbains qui souhaitent s’alimenter de manière plus saine et sont parfois inquiets des modes de production peu traditionnels".
Rencontre entre Brice Even, expert français du Centre international des agricultures tropicales et une paysanne de Thanh Xuân. |
Maintenir la clientèle
Jusqu’à maintenant, la coopérative de Thanh Xuân fournit ses produits essentiellement aux magasins de vente au détail des légumes bios à Hanoï et à la ville portuaire de Hai Phong (Nord) tels que Soi Biên, Bac Tôm. "Sur place, le prix moyen pour un kilo de légumes est de 23.000 dôngs et ce chiffre est de 30.000 dôngs pour un kilo d’herbes aromatiques. Nous nous efforçons de maintenir les prix de vente à un niveau raisonnable pour garder d’une façon stable la clientèle. Pour l’année 2018, Thanh Xuân prévoit d’élargir la superficie de culture", a déclaré Hoàng Thi Hâu. Actuellement, le revenu moyen pour chaque membre de la coopérative s’élève à plus de 6,5 millions de dôngs par mois.
Afin de faciliter les activités des coopératives, la directrice de la coopérative de Thanh Xuân, Hoàng Thi Hâu, a demandé aux organismes compétents de l’État de former des cadres et de favoriser l’accès aux prêts. "Nous souhaitons que les coopératives puissent obtenir plus facilement des prêts. Selon nous, il faut allonger les prêts et les délais de remboursement. De plus, les politiques concernant l’octroi des terrains et les sièges sociaux des coopératives sont indispensables", a déclaré Mme Hâu. Et d’ajouter qu’il faut punir sévèrement les coopératives qui violent les critères de la culture bio car les violations entraineront certainement des impacts négatifs vis-à-vis des activités des autres unités.
Texte et photos : Phuong Mai/CVN