De l’exigence de passer à un modèle de croissance supérieur

Il est temps désormais de passer à un autre modèle de croissance, fondé cette fois sur les technologies avancées, des ressources humaines de plus haut niveau, et un appareil administratif efficient.

Un colloque international sur «Réforme économique pour la croissance inclusive et durable : expériences internationales et leçons pour le Vietnam» a été récemment organisé par le ministère des Affaires étrangères du Vietnam, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’Académie des sciences sociales du Vietnam.

Le pays devra privilégier la fabrication de produits respectueux de l’environnement etéconomes en énergie comme en ressources naturelles.

"En près de 30 années de Renouveau, le Vietnam est passé d'un pays pauvre à un pays à moyen revenu au développement dynamique avec la mise en place progressive d'une économie de marché", a souligné le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Pham Binh Minh. Toutefois, sa croissance économique "manque de durabilité en raison d’insuffisances en termes de qualité de croissance, de productivité et de compétitivité", a souligné Pham Binh Minh. Le taux de ressources humaines qualifiées est encore faible. En outre, les défis que posent les effets du changement climatique et les épidémies sont nombreux. Ce sont les raisons pour lesquelles le Vietnam a besoin d’étudier l’expérience de pays étrangers en vue d’élaborer des politiques de croissance plus effective et, sur un plus long terme, d’échapper à ce qu’il est convenu d’appeler le "piège du revenu moyen".

Pour une croissance axée sur le qualitatif

Ces dernières années, le pays a exploité ses avantages comparatifs en termes de ressources humaines de faible coût et de ressources naturelles brutes ou semi-brutes. «Il est temps désormais de passer à un autre modèle de croissance, fondé cette fois sur les technologies avancées, des ressources humaines de plus haut niveau, et un appareil administratif efficient», a déclaré Mme Pratibha Mehta, coordinatrice permanente du PNUD au Vietnam. À titre transitoire, il s’agit, de 2011 à 2015, d’exploiter les avantages existants au service du développement des secteurs des produits aquatiques, du textile-habillement, ainsi que celui des technologies, notamment de l’électronique. C’est de 2016 à 2020 que le pays devra s’attacher à développer des produits industriels issus des hautes technologies, dont l’exportation se substituera à celle de produits de faible valeur ajoutée. De même, le pays devra privilégier la fabrication de produits respectueux de l'environnement et économes en énergie comme en ressources naturelles.

La directrice générale du PNUD, Helen Clark, a souligné des points forts du Vietnam : ressources humaines assez jeunes et compétitives, ressources naturelles riches et se trouvant au cœur d’une zone de développement dynamique. Elle a affirmé qu’en étudiant les mesures de réforme, le Vietnam pourrait opter pour une croissance inclusive et durable. Et de déclarer que le PNUD s’engage à soutenir le Vietnam dans son processus de réforme. D’après la directrice générale du PNUD, le Vietnam doit prendre des mesures pour améliorer sa productivité, la qualité de sa production dans le secteur agricole et d’élevage des produits aquatiques. Le pays doit aussi disposer d’un système éducatif de qualité, réformer le système de protection sociale, investir dans les opérations visant à réduire les conséquences fâcheuses des catastrophes naturelles et à s’adapter aux changements climatiques, répartir et gérer les fonds publics de manière transparente.

Selon le président de l’Académie des sciences sociales du Vietnam, le professeur Nguyên Xuân Thang, il est indispensable de s’assurer de la congruence de la restructuration économique au changement de modèle de croissance. Seule une telle adéquation permettra d’optimiser un plein-emploi, d’élever la productivité du travail, de maintenir de bons fondamentaux macroéconomiques, ainsi que de développer une économie d’une structure plus rationnelle et dynamique, et donc capable de tenir sa place au sein de l’économie mondiale.

Le modèle actuel de croissance repose sur une économie de faible productivité et de faible valeur ajoutée. «Faute de réorientation, le Vietnam demeurera un pays à moyen revenu», a averti le Docteur Trân Dinh Thiên, directeur de l'Institut de l’économie nationale du Vietnam. «À ce jour, ce modèle, qui participe du quantitatif, a été totalement exploité, et il convient d’en passer à un autre, supérieur, axé sur le qualitatif», a-t-il souligné.

Thuy Tiên/CVN

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