>>En Suède, les femmes pasteurs ont leur styliste
Après avoir été starlette de la télé-réalité, serveuse et prof de yoga, la roturière suédoise Sofia Hellqvist va incarner un conte de fées du XXIe siècle en épousant samedi à Stockholm le prince Carl Philip de Suède. Brune, mince et d'un port élégant, la jeune femme de 30 ans arbore toujours un sourire étincelant, parfois un brin figé, et reconnaissable par ses dents du bonheur.
Son fiancé, son Altesse royale Carl Philip, duc de Värmland, cadet du roi Carl XVI Gustaf, vient de fêter ses 36 ans. Il est sans prétention au trône, troisième dans la ligne de succession derrière sa sœur ainée Victoria et sa nièce Estelle. Un mariage "aujourd'hui permet d'unir la famille royale au peuple et de renforcer le sentiment de communauté", souligne l'historienne Louise Berglund, interrogée par l'agence de presse suédoise TT.
Sofia Hellqvist et le prince Carl Philip de Suède posent pour les photographes le 12 juin 2015 à Stockholm, la veille de leur mariage. |
En 2010, les médias suédois étaient émoustillés par le passé de mannequin pour maillots de bain de la jeune femme lorsqu'ils avaient révélé la relation du prince avec Sofia Hellqvist. La jeune femme a connu son heure de gloire en 2005 en participant à l'émission de télé-réalité "Paradise Hotel". Sofia, qui a grandi dans une famille de la classe moyenne entre deux sœurs dans une petite ville du centre de la Suède, s'était aussi dénudée à 20 ans pour un magazine masculin suédois.
S'ils ont fait froncer quelques sourcils, ces clichés n'ont pas suscité de tollé, pas plus que celles d'un piercing à son nombril. Plus épineuse semble la question des tatouages: la presse spécialisée croit savoir que le Palais aurait demandé à la jeune femme de les effacer.
Je ne regrette rien
"C'est dommage qu'on écrive encore autant sur ça", confiait-elle à la télévision publique suédoise, SVT, dans un documentaire consacré à la famille royale diffusé en janvier. Ces photos osées, "c'était il y a dix ans, j'ai continué ma vie depuis". "Je ne regrette rien. Toutes ces expériences ont fait de moi la femme que je suis", ajoutait-elle, sous l'oeil complice du prince. Tout en concédant: "je ne le referais sans doute pas aujourd'hui".
En 2005, la jeune femme avait déménagé à New York où elle avait étudié la comptabilité. Elle était aussi devenue professeur de yoga, à côté d'un job de serveuse, avant de revenir en Suède. "Je peux dire que j'ai vécu ma vie à 100%", résumait-elle dans le documentaire. Quand elle s'est mise en tête de vivre avec le prince, Sofia a dirigé une ONG pour les enfants défavorisés d'Afrique du Sud, qu'elle a fondée en 2010 après avoir travaillé comme bénévole dans plusieurs pays africains.
Elle a quitté ses fonctions en mars pour se concentrer sur son rôle de princesse, titre qu'elle obtiendra le jour de son mariage, avec celui de duchesse de Värmland. Contrairement à son beau-frère, le financier anglo-américain Chris O'Neil, qui a refusé le titre de prince pour continuer son métier et qui snobe certains événements de la Cour, Sofia bénéficie d'une bonne cote auprès des Suédois. Il en va de même pour Carl Philip, un passionné de sports mécaniques et de design qui goûte peu l'agitation médiatique.