De la fillette malingre à la femme paladin

Cela fait plus de cinq ans que Nguyên Hông Xuân Truong fait partie de l’escouade anti-criminalité. Avec la forte personnalité d’un enfant des arts martiaux, elle s’engage hardiment dans toutes les tâches, avec sa volonté d’agir pour le bien des autres.

Nguyên Hông Xuân Truong, une femme au charme indéniable et enjouée.

Jeune femme au charme indéniable et enjouée, Nguyên Hông Xuân Truong est l’unique membre féminin de l’escouade anti-criminalité- aussi connu sous l’appellation «groupe des chevaliers de la rue» - de l’arrondissement de Phu Hoa, chef-lieu de Thu Dâu Môt, province de Binh Duong (Sud).

Xuân Truong est née au sein d’une famille de pratiquants d’arts martiaux, sa mère étant maître de taekwondo. Petite, elle souffrait de malnutrition, ce qui lui valait une santé fragile. Vers ses 13 ans, ses parents lui ont appris des arts martiaux afin qu’elle puisse retrouver la forme. L’art du combat est devenu sa passion et la fillette a grandi avec le rêve de protéger les gens. «J’ai toujours souhaité devenir policière mais des difficultés financières m’ont obligée à abandonner mes études et à choisir d’être gardienne. Cependant, ma passion pour les actions chevaleresques n’a pas diminué, elle s’est même rallumée, plus ardente que jamais», raconte la jeune femme de 26 ans.

Une silhouette féminine poursuit des voleurs

En 2009, lorsqu’elle était agente de sécurité du Complexe touristique de Dai Nam, elle eut l’occasion de collaborer avec le groupe des «chevaliers de la rue» de Nguyên Thanh Hai. Plus tard, après maintes hésitations, elle fit la demande de rejoindre cette escouade de choc. «Le jour où Xuân Truong est venue me voir pour soumettre sa demande, j’ai été à la fois étonné et heureux car nous manquions effectivement alors de membres féminins. Mais je me suis fait aussi des soucis, doutant si elle saurait persévérer, elle qui n’avait que 20 ans, âge de l’exubérance», se souvient le chef du groupe, Nguyên Thanh Hai.

Son mariage, sa grossesse puis la naissance de son enfant, rien ne lui a fait abandonner le groupe. Sa vie est plutôt difficile : elle travaille comme ouvrière dans une zone industrielle et son mari comme réparateur de motos, mais jamais elle n’a été absente dans les missions du groupe. «Derrière cette silhouette féminine se cache une chevalière qui a fait capituler plus d’une centaine de voleurs à la tire. Nous l’aimons et l’apprécions particulièrement, d’autant plus qu’elle est la seule femme de notre groupe», confie Thanh Hai.

La tâche est rude...

Nguyên Hông Xuân Truong (gauche) et un témoin d’un vol à main armée.

Naguère, les «chevaliers de la rue» pourchassaient souvent les malfaiteurs dans la rue. Mais comme cela a causé certains accidents de la route qui ont coûté la vie à des membres du groupe, ils ont opté pour une nouvelle stratégie, passant des arrestations sur le vif à des manoeuvres plus ourdies : un membre est envoyé en filature près du fautif, attendant qu’il relâche son attention pour l’interpeller.

Lors de leurs rondes de surveillance, ils prêtent attention aux individus qui ont des comportements louches, comme par exemple ceux fixant leur regard sur le sac d’un passager ou bien scrutant une moto garée devant une boutique ou un restaurant… Xuân Truong s’aide de listes de personnes suspectes avec leurs détails d’identification et de numéros d’immatriculation de motos volées qu’elle établit elle-même.

Chaque année à l’approche du Têt, alors que les gens sortent pour se promener ou voyager avec leur famille, Xuân Truong se contente d’accueillir le Nouvel An dans des pagodes. C’est en effet la période où les pèlerins sont les plus nombreux, l’occasion idéale pour les voleurs à la tire de passer à l’action… Lors de jours pluvieux, en imperméable, avec ses collègues elle grignote des morceaux de pain tout en observant l’individu douteux. Parfois, ils se trouvent face à un criminel rusé qui les oblige à faire des tournées entières avant qu’il ne commette un délit.

Elle est l’unique membre féminin de l’escouade anti-criminalité du chef-lieu de Thu Dâu Môt, province de Binh Duong (Sud). 

Il lui arrive d’écouter des coupables s’épancher sur leur vie, si affligeante qu’elle en a les larmes aux yeux. Il y a des criminels qui, pour échapper à la sanction judiciaire, cherchent par tous les moyens à la corrompre. Mais en dépit de ses difficultés financières, elle ne cède pas. Avec la responsabilité d’un protecteur des habitants du quartier, elle se tient toujours bien dans l’objectif d’assurer la justice et la sécurité.

... mais les récompenses énormes

«Mes tâches ne sont pas des plus agréables, mais à voir les gens aux anges lorsque leurs biens dérobés leur sont rendus, j’éprouve un immense bonheur», dit-elle avec un sourire. De nombreux coupables, de retour dans la société après avoir accompli leur peine de prison, ne rechignent pas à la saluer lors de leurs retrouvailles. Sans doute, ont-ils reconnu leurs fautes et ne conservent plus de rancœur envers elle.

Parlant de sa petite famille, elle manifeste une joie qui fait plaisir à contempler : «J’ai un mari qui compatit, qui me met dans des conditions favorables pour que je puisse accomplir mes missions. Au lieu de ronchonner, il me recommande tout le temps d’être prudente. À chaque retour du travail ou d’une patrouille en voyant le dîner déjà préparé par mon mari, je me dis que je suis vraiment chanceuse. Qui bien fera, bien trouvera, c’est ce que dit mon entourage. Moi, je tâche de faire des efforts pour être utile à la famille et à la société».

Minh Phuong/CVN

 

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