>>Concours de robots en Californie pour répondre à des désastres humanitaires
Les cinq adolescentes afghanes prennent la pose à l'aéroport international d'Herat, le 13 juillet, avant le départ pour participer à un concours de robotique à Washington. |
Les cinq adolescentes afghanes prennent la pose à l'aéroport international d'Herat, le 13 juillet, avant le départ pour participer à un concours de robotique à Washington. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le président des États-Unis et le peuple américain nous ont finalement soutenus, ce qui montre qu'on ne nous a pas oubliées", s'est réjouie jeudi 13 juillet l'une des jeunes filles, Yasamin Yasinzadah, interrogée par l'AFP à Herat (Ouest de l'Afghanistan) au moment de monter dans l'avion.
Les autorités américaines avaient d'abord interdit la participation à ce concours à plusieurs écoliers ou étudiants originaires de pays dont la population est en majorité musulmane, en droite ligne avec la politique plus stricte en matière de visas suivie sous l'impulsion de Donald Trump.
C'est face aux critiques publiques concernant l'absence de ces six jeunes Afghanes que le président américain aurait amené son gouvernement à revoir sa position, selon la presse américaine.
"Je suis extrêmement reconnaissant au gouvernement américain et au département d'État de s'être assurés que l'Afghanistan (...) pourra nous rejoindre et participer à cette compétition internationale cette année", s'est félicité le président de ce concours FIRST Global Challenge, l'ancien amiral de l'US Navy et désormais membre du Congrès, Joe Sestak, soulignant la présence également des équipes en provenance du Yémen, de Libye et du Maroc.
Six mois de préparation
"Les 163 équipes candidates, de 157 pays, ont obtenu leurs visas pour les États-Unis, y compris celles venues d'Iran, du Soudan et l'équipe formée de réfugiés syriens", a souligné M. Sestak : "Je ne pourrais pas être plus fier".
Des jeunes Afghanes travaillent sur leur robot, le 2 juillet à Herat, en Afghanistan. |
Les six jeunes Afghanes, des habitantes d'Herat, s'étaient initialement vu refuser leurs visas d'une semaine après deux entretiens avec les autorités consulaires, ont expliqué les médias américains.
"Nous ne sommes pas un groupe terroriste qui va en Amérique pour effrayer les gens", a relevé une des concurrentes, Fatema Ghaderyan, 14 ans, "nous voulions juste montrer aux Américains les compétences des filles afghanes".
"Nous avons beaucoup pleuré quand nous avons appris que nos visas nous étaient refusés", a pour sa part raconté Kowser Roshan, 15 ans. "Nous pensions que nous avions de bonnes relations avec l'Amérique et que nous allions être acceptées".
Les deux jeunes filles ont souligné qu'elles avaient travaillé pendant six mois sur leur robot, fabriqué à l'aide de matériaux tels que des bouteilles et des boîtes.
"Le geste d'aujourd'hui est un soutien à la paix et aux femmes d'Afghanistan qui en sont privées depuis quarante ans. Il montre que les États-Unis veulent les voir progresser" a renchéri leur entraineur, Ali Reza Mehraban.
Une version atténuée des décrets anti-immigration du gouvernement Trump est récemment entrée en vigueur, limitant les entrées de visiteurs en provenance d'Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan, de Syrie et du Yémen et ce en attendant la décision finale de la Cour suprême sur ces décrets.
Les visiteurs originaires d'Afghanistan, où l'armée américaines s'apprête à renforcer son contingent (8.400 hommes actuellement), ne sont pas concernés par ces décrets.
En mars, aucun des candidats africains au Sommet sur le développement et l'économie en Afrique n'avait pu obtenir un visa pour cette rencontre en Californie, selon ses organisateurs.
AFP/VNA/CVN