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Primoz Roglic revêtu du maillot jaune de leader célèbre sa victoire dans la 7e étape du Dauphiné samedi, courue sur 155,3km entre Albertville et Samoëns. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Impliqués dans le terrible crash du Tour du Pays basque début avril, les deux têtes d'affiche de cette 76e édition effectuent tous deux leur course de reprise cette semaine. Mais l'un est clairement plus en forme que l'autre, à trois semaines pile du départ du Tour de France à Florence, en Italie.
Evenepoel, le plus lourdement touché au Pays basque avec une fracture de la clavicule et de l'omoplate, est logiquement en retard sur le Slovène qui avait quitté l'Espagne avec "seulement" des contusions et une douleur au genou.
Cela s'est vérifié samedi 8 juin sur les pentes redoutables du col de la Ramaz et ensuite l'ascension finale vers Samoëns, un mur de 10 km à plus de 9%, confirmant les impressions de la veille où Roglic avait pris le pouvoir au Collet-Allevard.
Propulsé par une excellente équipe Bora, le Slovène, accompagné de ses sherpas de luxe Alexandr Vlasov et Jai Hindley, s'est imposé sans discussion possible devant l'Américain Matteo Jorgenson, nouveau deuxième du général à 1:02, et l'Italien Giulio Ciccone en accélérant aux 300 m.
Evenepoel "pas surpris"
"C'était plus difficile que ça en avait l'air mais l'équipe a abattu un boulot incroyable. Je suis heureux d'avoir eu les jambes pour concrétiser leur travail. Ce soir on peut savourer", a-t-il commenté après la 83e victoire de sa carrière.
L'Italien Lorenzo Fortunato, l'Irlandais Darren Rafferty, le Néerlandais Koen Bouwman, et les Français Nicolas Prodhomme et Warren Barguil (de droite à gauche) durant la 7e étape du Dauphiné entre Albertville et Samoëns, samedi 8 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Derrière, Evenepoel a coincé très tôt dans l'ascension finale, à huit kilomètres du but. Comme la veille, il a réussi à limiter les dégâts mais a tout de même concédé 1:42 sur la ligne et dégringole de la 2e à la 6e place au général, à 2:15 de Roglic.
"Je sentais que les jambes n'étaient plus là, j'ai du prendre mon propre rythme. Je sais que j'ai encore beaucoup de boulot. Pour moi ce n'est pas une surprise", a répété le Belge qui n'est pas encore à son poids de forme.
Derrière les deux stars, Matteo Jorgenson a confirmé qu'il pourrait être un leader de substitution très présentable pour l'équipe Visma-Lease a bike si jamais Jonas Vingegaard devait renoncer au Tour de France. D'autant que Sepp Kuss, le vainqueur de la dernière Vuelta pour la formation néerlandaise, a encore sombré.
"J'ai passé un bon test aujourd'hui, je me surprends un peu moi-même", a commenté Jorgenson, vainqueur de Paris-Nice en mars.
Gaudu "pas si mal"
La formation UAE, après avoir perdu son leader Juan Ayuso la veille, vise désormais une victoire d'étape et a failli y arriver avec l'Espagnol Marc Soler, parti dans l'échappée dès le départ, puis en solitaire à 45 km de l'arrivée, avant d'être repris dans les derniers lacets.
Soler a été avalé par un petit groupe de favoris, dont l'étonnant Canadien Derek Gee, troisième au général, et l'Espagnol Oier Lazkano, qu'on n'attendait pas non plus à ces altitudes.
David Gaudu a terminé plus loin, 14e à 2:18 de Roglic. Mais le Français estimait que "la forme n'est pas si mal que ça pour un Critérium du Dauphiné, une course qui ne m'a pas souvent réussi".
"J'ai vu comment j'étais par rapport aux autres cadors, il y a encore une marge de progression. Je suis à ma place", a ajouté le grimpeur de Groupama-FDJ.
Roglic, lui, devrait sceller sa victoire finale dimanche sur le plateau des Glières, haut-lieu de la Résistance, pour gagner son deuxième Dauphiné après 2022.
Le Slovène reste évidemment prudent. "Chaque chose en son temps", a-t-il dit, lui qui a une fâcheuse tendance à tomber souvent. Il se rappelle trop bien qu'il avait dû quitter le Dauphiné 2020 au matin de la dernière étape après une chute la veille alors qu'il était en jaune.
Cette semaine encore, il est déjà allé deux fois au tapis, s'esquintant l'épaule gauche, ce qui l'empêchait d'enfiler facilement la veste de pluie samedi. "J'étais frigorifié, on attend toujours l’été", a-t-il finement observé.
AFP/VNA/CVN