France
Dans les manifs anti pass, la hantise de la vaccination des enfants

Sophie Tissier tient le mégaphone pendant que son fils joue à ses pieds avec une fausse seringue plus grande que lui sur laquelle est écrit "Stop vaccination COVID". Cette organisatrice d'un cortège parisien anti-pass sanitaire ne laissera rien passer à la rentrée.

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Journée nationale de protestation contre le vaccin obligatoire contre le COVID-19 pour certains travailleurs et l'utilisation obligatoire du pass sanitaire à Lille, dans le Nord de la France, le 21 août 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ancienne "Gilet jaune", elle refuse l'éventualité d'une vaccination contre le COVID pour son garçon de 5 ans et a déjà préparé des courriers à envoyer à l'Éducation nationale.

"Le gouvernement prépare des documents pour les profs, il y a des visuels d'information pour inciter à la vaccination. Mais l'école républicaine n'a pas à dicter aux parents ce qu'ils doivent faire pour la santé de leurs enfants", dit la militante.

La vaccination des moins de 12 ans "n'est pas d'actualité" en France, avait déclaré dès jeudi 19 août le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Il a par ailleurs annoncé dimanche, dans un entretien au JDD, qu'une campagne de vaccination serait lancée dès la rentrée, via les collèges et lycées, pour les élèves de plus de 12 ans qui le souhaitent.

De Lille à Marseille en passant par Paris, un même slogan a parcouru les cortèges samedi 21 août, à quelques variations près : "Touche pas à mes enfants", un détournement du slogan anti-raciste des années 1980 "Touche pas à mon pote", qui laisse poindre une angoisse viscérale.

"Mes enfants, je ne veux pas qu'on y touche. Je ne suis pas contre les vaccins en général mais ce vaccin, c'est une expérimentation, on n'a aucun recul", martèle à Lille Linda Boucard, professeure en lycée de 45 ans, mère de trois filles.

À deux semaines de la rentrée, le dilemme des parents qui rejettent le vaccin anti-COVID se précise.

"Ma grande a onze heures de sport par semaine et soit je l'en empêche, soit je lui inocule un truc où je ne sais pas ce qu’il y a dedans. J'en pleure, j'en tremble, je suis en colère", dit Mme Boucard.

Au 30 septembre, le pass sanitaire devrait devenir obligatoire pour les adolescents de 12 à 17 ans pour les sorties scolaires. Cependant, le sport à l'école ne sera pas concerné, ni les activités dans des lieux n’accueillant pas de public exterieur sur les créneaux réservés, comme la piscine.

De nombreux parents redoutent également que leur enfants soient exclus en cas de contamination dans la classe, seuls les non vaccinés devant, dans ce cas, respecter un isolement de sept jours.

"Je la retire de l'école"

Pour Sophie, 35 ans, "anti-vacc" convaincue manifestant chaque semaine à Paris, "le COVID ne concerne pas les enfants".

La mère de famille pensait encore se faire vacciner il y a quatre mois. Mais elle dit "s'être réveillée subitement" en tombant sur des informations publiées sur des forums et sites Internet qui, dit-elle, passent "à travers la censure officielle".

Alors que ses deux adolescents lui réclament d'être vaccinés "par peur de ne pas pouvoir aller au cinéma ou au restaurant", Sophie restera inflexible.

En France, l'autorisation d'un des deux parents est nécessaire à la vaccination des mineurs de 12 ans à 15 ans inclus, mais les mineurs de 16 ans et plus peuvent accéder à la vaccination sur la base de leur seul consentement.

"Je ne ferai pas vacciner mes enfants parce que ça ne leur apporte quasiment aucun bénéfice. On leur impose déjà de mettre un masque toute la journée à l'école, huit heures par jour, ce n'est pas tenable", déclare à Paris Djamel Amara, 43 ans, conseiller immobilier venu en famille au défilé des "Patriotes" de Florian Philippot.

Mais les manifestants en sont convaincus : la vaccination pour les enfants de moins de 12 ans aussi, "ça va venir".

"Ma fille a 10 ans, pour l'instant elle n'est pas concernée, mais s'il y a une nouvelle loi, il est hors de question que je la vaccine, je la retire de l'école et je lui fais l'école à la maison", assure à Nice Magali, 47 ans, enseignante et manifestante.

AFP/VNA/CVN

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