Dans les collines malaisiennes, les cultivateurs plombés par la pandémie de COVID-19

Sur les vertes collines de Cameron Highlands, les plantations de thé composent à perte de vue un tableau idyllique. Mais les revenus des cultivateurs malaisiens sont plombés par le virus, car la main d'œuvre manque et les touristes ne viennent plus.

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Des travailleurs immigrés récoltent le thé à Cameron Highlands, dans l'État de Pahang en Malaisie, le 7 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cameron Highlands est une "Hill Station", une de ces multiples "stations de montagne" qui furent créées au temps de l'empire britannique pour offrir aux colons un refuge aux températures moins élevées, quand la chaleur estivale écrasait les plaines.

Située au nord de Kuala Lumpur, elle abrite nombre de plantations de thé, mais aussi des cultures qui préfèrent elles aussi la fraîcheur de l'altitude.

Mais les paysans ont été durement touchés par la pandémie car elle a généré de graves pénuries de main d'œuvre, et qu'elle continue d'empêcher les touristes de venir.

"Je travaille depuis 40 ans, et cette pandémie est la pire crise que j'ai vécue", assure Chai Kok Lim, président de l'Organisation des maraîchers de Cameron Highlands.

Le cas de la Cameron Bharat Plantation -qui gère 240 ha de cultures de thé- est emblématique des difficultés de toute la région.

Le nombre de touristes qui la visitent est désormais proche de zéro du fait de la pandémie. La plantation a dû fermer deux magasins qui en temps normal accueillent les visiteurs, offrant un supplément non négligeable de revenus.

"Les prix vont grimper"

Mais son gérant Francis Xavier dit aussi manquer d'ouvriers pour ces tâches ingrates qui n'attirent que peu de Malaisiens. En temps normal, la main d'oeuvre provient essentiellement de l'étranger. Mais les restrictions aux frontières empêchent ces travailleurs d'entrer en Malaisie.

Vue aérienne de la plantation Cameron Bharat, à Cameron Highlands, dans l'État de Pahang, en Malaisie, le 7 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Si nous n'avons pas assez d'ouvriers, nous n'allons pas pouvoir tenir notre calendrier de production et cela va affecter notre chiffre d'affaires", explique-t-il, en observant que la plantation doit aussi se préparer à l'"après", quand la demande va exploser et que les touristes vont pouvoir revenir.

La Malaisie est actuellement confrontée à une flambée de cas du variant Delta. Au total, plus de 880.000 personnes ont été contaminées par le coronavirus, et plus de 6.600 décès ont été officiellement imputés au COVID-19.

Le gouvernement a imposé un nouveau confinement national début juin, ce qui a eu un impact très dur sur l'économie.

Les producteurs de légumes, de fraises et de fleurs de Cameron Highlands se plaignent également de l'effondrement de la demande, de difficultés à trouver des ouvriers et des charges qui continuent d'augmenter, en citant notamment le prix des des engrais qui est à la hausse.

Parveen Kumar Mohan cultive des chrysanthème, une fleur notamment utilisée par la minorité indienne de Malaisie lors de fêtes et cérémonies religieuses.

Il a du mal, lui aussi, à trouver de la main d'œuvre. Et, de toute façon, dit-il "je n'arrive pas à vendre parce qu'il n'y a pas de demande. Les temples sont fermés et il n'y a pas de touristes".

Chai Kok Lim est convaincu qu'au final, le consommateur sera perdant. "Faute de main d'œuvre, nous produisons moins de légumes et les prix vont grimper", prévient-il.

AFP/VNA/CVN

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