La Réserve fédérale n'en démord pas, la forte inflation ne sera que temporaire

La très forte hausse des prix aux États-Unis suscite beaucoup d'inquiétudes, mais, a assuré le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), cela ne marque pas le retour de la spirale inflationniste des années 1970, et la situation devrait se stabiliser d'ici plusieurs mois.

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Des voitures d'occasion en vente à Brooklyn, New York.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'inflation "devrait rester élevée dans les prochains mois avant de ralentir", a dit Jerome Powell mercredi après-midi 14 juillet aux élus de la Chambre des représentants, lors de son audition semi-annuelle. Car au-delà des chiffres, l'inquiétude est surtout que cette inflation s'installe durablement dans le paysage américain.

Si les perturbations mondiales d'approvisionnement ont fait grimper les prix de certains produits et services, cela "devrait s'inverser partiellement à mesure que les effets des goulets d'étranglement se dissipent", anticipe M. Powell. Les prix de l'essence ont particulièrement augmenté, de même que ceux des voitures d'occasion, alors que les loueurs reconstituent leurs flottes et que la production de véhicules neufs est considérablement ralentie par la pénurie mondiale de semi-conducteurs.

"C'est juste le cocktail parfait, avec une forte demande et une faible offre", a souligné le patron de la Fed. "À moins que nous ne pensions qu'il va y avoir une pénurie de voitures d'occasion aux États-Unis pendant plusieurs années, nous devrions considérer cela comme temporaire". Ses propos avaient rassuré Wall Street à l'ouverture mercredi matin 14 juillet, mais la Bourse de New York a clôturé en ordre dispersé.

Reprise complète

Le président de la puissante Réserve fédérale reste depuis des mois sur cette ligne, bien que la hausse des prix ait été, a-t-il reconnu, plus élevée et durable qu'initialement anticipé. L'inflation a atteint un niveau pas vu depuis 2008, +3,9% sur un an en mai selon l'indice PCE suivi par la Fed, +5,4% en juin selon l'indice CPI. La comparaison est particulièrement défavorable avec les prix de l'année dernière, qui avaient plongé lorsque le monde se confinait. Cet effet va lui aussi s'atténuer, puisque les prix étaient doucement remontés en 2020 à partir de l'été. Certains pensent même que le pic d'inflation sur un an a déjà été atteint.

Jerome Powell, comme beaucoup d'économistes, continue d'anticiper une stabilisation de l'inflation à moyen-terme autour de 2%, cible de la Banque centrale. Il en faudra en tout cas plus à la Fed pour resserrer ses conditions monétaires : elle "continuera à apporter un soutien puissant à l'économie jusqu'à ce que la reprise soit complète", a-t-il averti, assurant que l'institution se tient "prête à ajuster la politique monétaire" si l'inflation devait persister à un niveau élevé.

Jerome Powell à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'ancien secrétaire au Trésor de Donald Trump, Steven Mnuchin, a lui estimé sur CNBC que la Fed devrait "prendre de l'avance sur la courbe (de l'inflation), pour ne pas terminer avec des taux d'intérêt de 4 ou 5% qui ralentiraient la reprise". La Banque centrale avait, pour soutenir l'économie américaine face à la crise provoquée par le COVID-19, abaissé ses taux directeurs dans une fourchette de 0% à 0,25%, et achète chaque mois pour 120 milliards de dollars de bons du Trésor et de titres adossés à des créances hypothécaires.

Plein emploi

Mais elle veut, avant d'agir, voir ses objectifs atteints dans deux domaines : l'inflation et l'emploi. Or, "les conditions sur le marché du travail ont continué à s'améliorer, mais le chemin reste long" avant de retrouver le plein emploi, a souligné Jerome Powell. Il s'est toutefois montré confiant sur le retour à un taux de chômage de 3,5%, celui d'avant la crise. Ce taux s'élevait encore à 5,9% le mois dernier.

Pour lui, les importantes difficultés qu'ont certains employeurs à trouver des salariés, particulièrement pour les emplois les moins bien payés, devrait aussi s'atténuer dans les mois à venir. "Ce sont des gens qui travaillaient en février 2020, ils veulent travailler (...), mais ils peuvent prendre un peu de temps supplémentaire dans de nombreux cas pour chercher un emploi qui paie mieux, ou qu'ils aiment mieux, ou (...) qui leur permet de travailler à domicile", a commenté Jerome Powell.

"On a du mal à faire correspondre les emplois et les personnes (...) mais je pense vraiment que, dans six mois, ils seront nombreux à avoir repris le travail et les salaires auront un peu augmenté pour les personnes au bas de l'échelle", a-t-il ajouté. Jerome Powell sera de nouveau interrogé jeudi 15 juillet, par les sénateurs cette fois.


AFP/VNA/CVN

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