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La zone de tombeaux anciens de Dông Thêch s’étend sur 2 ha, dans une petite vallée verdoyante. |
À 20 km au sud-est du centre-ville de Hòa Binh, la zone où se situent les tombeaux anciens de Dông Thêch s’étend sur deux hectares, dans une petite vallée verdoyante du district de Kim Bôi.
D’après des documents préservés par des locaux et attestés par des archéologues, les tombeaux sont dédiés à la famille Dinh Công, l’une des lignées nobles de l’ethnie Muong du XVIIe siècle. Le plus grand tombeau est celui du duc Dinh Công Ky (1582-1647).
On trouve des informations sur ce personnage dans le registre généalogique familial, rédigé en han (écriture démotique chinoise) en 1724 et conservé par Dinh Van Dung, 65 ans, l’un des descendants de cette lignée. Dinh Công Ky était membre de la cour des rois Lê Trung Hung (dont la dynastie a régné de 1533 à 1788). Les monarques appréciaient particulièrement le duc car il les a beaucoup aidés dans les affaires royales, notamment dans le domaine militaire.
Son travail accompli, Dinh Công Ky a été prié de retourner chez lui pour gérer la région dite Muong Dông (actuel district de Kim Bôi), qui est ensuite devenue l’un des quatre patelins les plus prospères des Muong de l’époque.
À chaque tombeau six blocs de marbres
En 1984, les tombeaux de Dông Thêch, singuliers, ont été étudiés par des archéologues. Leur construction est marquée par six blocs de pierres de différente taille qui se dressent autour de chaque sépulture. Encore plus étonnant, ces blocs de pierre sont en marbre massif. Les trois plus grands se trouvent sur le devant, en ligne droite. Le plus imposant, au centre, fait office de stèle. Les trois plus petits sont placés à l’arrière.
Le plus gros bloc mesure un mètre de large et quatre mètres de haut. Le plus petit 0,5 mètre de haut. Ces pierres sont gravées d’inscriptions en han, précisant l’identité et les contributions des défunts.
Sur la stèle du duc Dinh Công Ky, on peut lire, entre autres, ces détails : «Le duc Dinh Công Ky (…), en charge de la gestion de la région Muong Dông. Né en 1582. Décédé le 13 octobre 1647 (…), les funérailles se sont déroulées en présence d’un cortège de 15 chars, de sept éléphants et de cinq chevaux (…)».
Les blocs de pierres sont gravés d’inscriptions en han, précisant l’identité et les contributions des défunts. |
Les tombeaux, mal protégés, ont subi les affres du temps et ont été pillés. Si en 1974, l’Institut d’archéologie du Vietnam avait recensé plus de cent tombeaux et des milliers de blocs de marbres, dix ans après, quand les travaux archéologiques ont commencé, près de la moitié avait été «visitée» par des voleurs.
En travaillant sur les ouvrages restants, les archéologues ont toutefois trouvé dans les cercueils des objets de valeur ayant servi à la cour royal et des céramiques chinoises et japonaises datant du XVIIe siècle. Tous ses objets sont préservés dans le musée de la province de Hoà Binh.
Vestige archéologique national
En 1997, les tombeaux de Dông Thêch ont été reconnus vestige archéologique national, puis vestige historique national en 2000. Toutefois, en raison des dégâts déjà trop importants, les archéologues n’ont pas pu recueillir de données assez complètes pour comprendre en profondeur les coutumes et les croyances des Muong d’autrefois, notamment en ce qui concerne les rites funéraires.
«Les tombeaux de Dông Thêch n’ont pas encore révélé tous leurs secrets. Ils restent une énigme pour les archéologues», constate Bùi Thu, l’un des responsables du Service de l’information et de la communication de la province de Hoà Binh.
Linh Thao/CVN