D'anciens documents prouvent la souveraineté du Vietnam

L’Institut de recherche Han Nôm relevant de l’Académie des sciences sociales du Vietnam a publié le 3 juin à Hanoi l’ouvrage "Nombre de documents en Han Nôm sur la souveraineté du Vietnam sur les deux archipels de Hoàng Sa et Truong Sa et d'autres zones maritimes du Vietnam en Mer Orientale".

Cet ouvrage fournit des preuves scientifiques authentiques sur la souveraineté du Vietnam sur les deux archipels de Hoàng Sa (Paracel) et Truong Sa (Spratly). Considéré comme l’ouvrage le plus élaboré et consciencieux sur ce sujet, il fourmille de documents originaux et inédits relatifs à la souveraineté du Vietnam sur ces archipels et d'autres territoires maritimes du pays en Mer Orientale.

Des centaines de documents sous forme de cartes géographiques sur lesquelles figurent les deux archipels de Hoàng Sa et Truong Sa et les zones maritimes du Vietnam en Mer Orientale


Cet ouvrage de quelque 500 pages a été rédigé à partir d'une collection de documents de recherche de 3.000 pages pour le Répertoire en Han Nôm sur la mer et les îles du Vietnam approuvé par l'Académie des sciences sociales du Vietnam.

La publication propose 46 groupes de documents tirés de nombreux ouvrages historiques, d'annales impériales, de cartes géographiques, de textes administratifs, de recueils de poèmes et d'écrits… Ces documents sont autant de preuves historiques de la souveraineté du Vietnam sur les archipels de Hoàng Sa et Truong Sa.

D’après le maître de recherches-Docteur Trinh Khac Manh, ancien directeur de l’Institut de recherche Han Nôm, a souligné que ce livre renferme de nombre de documents originaux intégralement reproduits et que les groupes de documents sont composés d'une version originale en han (graphie chinoise), d'une transcription en nôm (écriture démotique sino-vietnamienne) et d'une traduction en quôc ngu (écriture romanisée).

Des centaines de documents affirmant la souveraineté du Vietnam

Les scientifiques ont collecté des centaines de documents sous forme de cartes géographiques sur lesquelles figurent les deux archipels de Hoàng Sa et Truong Sa et les zones maritimes du Vietnam en Mer Orientale. Le plus ancien mentionnant ces archipels est le Thiên nam tu chi lo do thu (Collection de cartes indiquant quatre itinéraires au sud du ciel), conçue entre 1630 et 1653 par Dô Ba qui s'était inspiré de l’ouvrage Hông Duc ban dô (Atlas de Hông Duc), deuxième nom de règne de l'empereur Le Thanh Tong, 1460-1497. Elle décrit l’archipel de Hoàng Sa sous le toponyme de Bai Cat Vang ( Bancs de Sable Jaune).

Dans l'ouvrage Thiên nam tu chi lo do thu figure un texte court sur l’archipel de Hoàng Sa. On y lit : "En pleine mer, un archipel aux longues dunes appelées +Bai Cat Vàng+ (Bancs de Sable Jaune) mesurant approximativement 400 lieues de longueur et 20 lieues de largueur, émergent des profondeurs, face aux côtes allant du port de Dai Chiêm à celui de Sa Vinh. À l’époque de la mousson du Sud-Ouest, des navires de commerce de divers pays qui naviguent près de côtes font souvent naufrage sur ces territoires insulaires; il en est de même à l’époque de la mousson du Nord-Est pour ceux qui naviguent en haute mer. Tous les naufragés y meurent de faim. Diverses marchandises y sont accumulées... Chaque année, au dernier mois de l’hiver, les Nguyên y envoient une flotille de 18 jonques pour les récupérer, obtenant ainsi en grande quantité de l’or, de l’argent, des monnaies, des fusils et des munitions".

Les scientifiques ont collecté des centaines de documents remplis de notes sur les deux archipels de Hoàng Sa et Truong Sa et les zones maritimes du Vietnam en Mer Orientale, notamment le Dai Viet su ky tuc bien (Suite de l’histoire du Dai Viet), rédigé en 1775 sur ordre du seigneur Trinh Sâm (1739-1782), le Dai Nam thuc luc (Chroniques véridiques du Dai Nam), le Phu bien tap luc (Mélanges sur le Gouvernement des Marches) rédigé en 1776 par le philosophe et encyclopédiste Lê Quy Dôn (1726-1784), ou encore le Dai Nam Nhât Thông Chi (Géographie du Dai Nam réunifié) (1865-1882)…

Dans le Phu bien tap luc (Mélanges sur le Gouvernement des marches), un texte court sur l’archipel de Hoàng Sa s'écrit : "Au large du grand port du village de An Vinh, sous-préfecture de Binh Son, préfecture de Quang Nghia, il y a une montagne nommée Cu lao Ré (île de Ré) dont la largeur est évaluée à plus de 30 lieues. Autrefois, les habitants du hameau de Tu Chinh y cultivaient des haricots. On y arrive en traversant la mer en quatre veilles. Au delà de l’île de Ré s’étend l’archipel Dai Truong Sa dao (Iles aux Grandes et Longues Dunes). Il y a de nombreux produits marins et diverses marchandises. La Compagnie de Hoàng Sa avait été créée pour les recueillir... Les augustes prédécesseurs de la dynastie régnante (c'est-à-dire les seigneurs Nguyên) avaient créé la Compagnie de Hoàng Sa composée de 70 soldats recrutés à tour de rôle parmi les habitants du village de An Vinh. Chargée de la mission de collectage, elle partait chaque année au troisième mois, munie de vivres pour six mois. Embarquée sur cinq petites jonques, elle traversait la mer en trois jours et trois nuits pour atteindre leur lieu de séjour qu'était cet archipel".

L’ouvrage présente également la gestion de l’État vietnamien à l'époque. Le Dai Nam thuc luc (Chroniques véridiques du Dai Nam), qui figure parmi les tablettes de bois de la dynastie des Nguyên inscrites en 2009 au Registre Mémoire du monde de l'UNESCO, comprend plusieurs passages affirmant clairement la souveraineté de l'État féodal vietnamien sur les archipels de Hoàng Sa et Truong Sa.

«Il convient de signaler que les hommes d'affaires de Macao avaient une carte qui fait voir l'archipel de Hoang Sa appartenir au Vietnam. Ils ont présenté cette offrande au roi Gia Long du Vietnam, non pas à la dynastie chinoise des Qing. Ce qui montre que les Chinois sont parfaitement conscients de la souveraineté du Vietnam sur l'archipel de Hoàng Sa", a expliqué le maître de recherches-Docteur Trinh Khac Manh.

Des centaines de pages extraites de textes administratifs, dont les «châu ban» de la dynastie des Nguyên (pièces d'archives annotées à l'encre rouge par les empereurs Nguyên), précisent que les seigneurs Nguyên (1533-1777) et les empereurs de la dynastie des Nguyên s’intéressaient toujours aux archipels de Hoàng Sa et Truong Sa, les considérant comme des territoires sacrés de la nation. Ils ont envoyé à ces archipels des missions d'exploration d'itinéraires maritimes, de relevé cartographique et de plantation de bornes. Sous le règne de l'empereur Minh Mênh (1791-1841), ces activités étaient effectuées plus régulièrement et à une plus grande échelle. C'est en particulier Minh Mênh qui a ordonné l'implantation de bornes pour affirmer la souveraineté nationale sur ces archipels.

Le maître de recherche-Docteur Trinh Khac Manh présente une carte ancienne affirmant la souveraineté du Vietnam sur les deux archipels de Hoàng Sa et Truong Sa.

Chose remarquable, l’État féodal vietnamien s’intéressait à l’éducation des jeunes sur la souveraineté du pays sur les archipels de Hoàng Sa, Truong Sa et les zones maritimes du Vietnam. Dans les documents en Han Nôm, les manuels en caractères chinois pour les enfants comprenaient des contenus relatifs à la souveraineté du Vietnam sur ces archipels et la Mer Orientale. Ainsi, le Khai dong thuyet uoc, un ancien manuel scolaire rédigé en "nôm" et en chinois de Pham Phuc Trai, imprimé pour la première fois en 1881 sous le règne de Tu Duc (1829-1883), fournit des connaissances de base en histoire, astronomie, géographie, culture et frontières du Vietnam.

Le nouvel ouvrage de l'Institut de recherche Han Nôm présente aussi des recueils de poèmes sur les archipels de Hoàng Sa et de Truong Sa, ainsi que des miscellanées et écrits de poètes, d'écrivains et de mandarins en mission, y compris le recueil de poèmes Dông hanh thi thuyêt (Voyage vers l’Est) de Ly Van Phuc (1785-1849), composé sous le règne de Minh Mênh (1791-1841).

Le maître de recherche-Docteur Trinh Khac a aussi affirmé que la prétendue possession par la Chine des documents remontant à 2.000 ans sur la souveraineté sur les deux archipels de Hoàng Sa et Truong Sa n'était que de la poudre aux yeux. Les cartes géographiques de la Chine imprimées au début du XXe siècle montrent que la frontière maritime chinoise est l’île de Hai Nan, alors que le Vietnam affirmait très officiellement, depuis le XVIIe siècle tout au moins, sa souveraineté sur Hoàng Sa. «Ce qui montre que la Chine invente de fausses informations et a une lecture dénaturée des documents historiques lorsqu'ils existent», a-t-il souligné.

Île de Hai Nan, frontièrere maritime chinoise

Récemment, l’ancien directeur de l’Institut de recherche Han Nom a découvert un exemplaire d’un ancien manuel de la Chine de 1912, lequel indique que la frontière maritime chinoise est l’île de Hai Nan. L’Institut a également retrouvé l’ouvrage Giao châu du dia chi (Géographie de Kiao-tcheou), imprimé sous la dynastie des Nguyên. Cet ouvrage, rédigé selon l’ouvrage de Zhang Fu et Mu Shi sous la dynastie chinoise des Ming (1368-1644), affirme également que Hoàng Sa et Truong Sa appartiennent au Vietnam. D’ailleurs, les documents vietnamiens traitant de la souveraineté, de l’application des lois et de l’exploitation des ressources par l’État vietnamien sur Hoàng Sa et Truong Sa, sont apparus très tôt et ont été conservés jusqu’à nos jours.

L’Académie des sciences sociales du Vietnam publiera prochainement en anglais l'ouvrage "Nombre de documents en Han Nôm sur la souveraineté du Vietnam sur les deux archipels de Hoàng Sa et Truong Sa et d'autres zones maritimes du Vietnam en Mer Orientale" pour le service de la défense de la souveraineté nationale.

VNA/CVN

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