Ont participé à cet événement une centaine de résidents vietnamiens à l'étranger, de spécialistes et de chercheurs universitaires et d'instituts des États-Unis, de Russie, de France, de Belgique, du Canada, d'Australie, d'Inde, du Japon, de République de Corée, des Philippines, du Vietnam...
Séminaire international sur "Hoàng Sa, Truong Sa : vérité historique", le 20 juin à Dà Nang (Centre). |
Dans son discours d'ouverture, le Pr associé-Dr Pham Dang Phuoc, président de l'Université de Pham Van Dông, a souligné que ce séminaire international faisait suite à celui sur les deux archipels de Hoàng Sa et Truong Sa d'avril 2013 dans la province de Quang Ngai (Centre). Son organisation montre que ce thème continue de susciter l'intérêt de nombreux intellectuels et chercheurs vietnamiens comme étrangers, et que les opinions données lors de ce séminaire contribuent à la tendance régionale comme mondiale de privilégier le développement dans la paix, la stabilité et la prospérité, y compris en Mer Orientale.
Ce séminaire a eu lieu dans une conjoncture marquée par les développements extrêmement complexes en Mer Orientale en suite de l'implantation par la Chine de la plate-forme pétrolière Haiyang Shiyou-981 dans la zone économique exclusive et sur le plateau continental du Vietnam, violant gravement les droits souverains et de juridiction du Vietnam, et ce dans le but d'imposer la revendication absurde de la "ligne des neuf tronçons".
Pham Dang Phuoc a souligné que cet acte de la Chine était une nouvelle escalade de ses violations du droit international dont, en premier lieu, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM), puis la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale, modifiant le statu quo dans cette zone maritime.
Lors de ce séminaire, les délégués ont discuté du thème "La réalité du litige sur les archipels de Hoàng Sa et de Truong Sa et ses incidences sur la paix et la sécurité dans la région". Ils ont analysé les aspects politiques et militaires des différends en Mer Orientale à travers les interventions "Litiges sur l'archipel de Hoàng Sa, problème politique et rôle du droit international dans la promotion de la coopération", "Manœuvres +pêcheurs-navires étranges+ que la Chine a employées pour occuper progressivement le terrain avant de déployer "une flotille de guerre de petite envergure" pour s'emparer de l'archipel de Hoàng Sa du Vietnam à travers les archives de la République du Vietnam (1954-1975)", "Histoire de la ligne des neuf tronçons, passé, présent et futur", "Les relations de la doctrine Stimson en Asie de l'Est au 21e siècle"...
Les participants ont également discuté des mesures pour s'orienter vers une région pacifique et sécuritaire, en présentant plusieurs interventions, dont "La lutte juridique ou militaire", "Les mesures pour le règlement des conflits aux archipels de Hoàng Sa et Truong Sa sont empêchées par les calculs stratégiques de Chine", "S'orienter vers la coopération et le développement aux archipels de Hoàng Sa et Truong Sa pour la paix et la sécurité dans la région et le monde"...
Carlyle A. Thayer, ancien professeur de l'Académie de défense de l'Australie. |
Carlyle A. Thayer, ancien professeur de l'Académie de défense de l'Australie, expert du Vietnam et de l'Asie du Sud-Est, a affirmé que le Vietnam disposait sur une longue période, au moins depuis le 17e siècle, de nombreux éléments pour revendiquer l'archipel de Hoàng Sa (Paracel).
Au XVIIe siècle, les Seigneurs Nguyên ont créé la flottille de Hoàng Sa qui a effectué sa mission à l'archipel de Hoàng Sa pendant cinq mois pour pêcher, dresser des cartes et autres activités. Puis l'empereur Gia Long a ensuite occupé l'archipel en 1816.
Sous la dynastie de l'empereur Minh Mang, la flotille de Hoàng Sa a poursuivi sa mission avec, notamment, la construction d'un temple en 1835 et d'une stèle proclamant la souveraineté du Royaume de l'Annam.
La dernière déclaration issue des réunions de Genève de 1954 a divisé en deux zones le Vietnam au niveau du 17e parallèle. L'archipel de Hoàng Sa fut placé sous l'adminsitration de la République du Vietnam.
Le professeur Carlyle A. Thayer a précisé que la lettre de l'ancien Premier ministre Pham Van Dông adressée à la Chine n'abordait pas l'archipel de Hoàng Sa (Paracel), ni l'archipel de Truong Sa (Spratly).
Selon lui, les différends actuels de souveraineté sur les zones maritimes autour de ces deux archipels ne peuvent être réglés que par le droit international, dont la CNUDM.
Le Vietnam doit exprimer ce point de vue lors de ses échanges au niveau gouvernemental avec la Chine. Il doit encourager l'ASEAN à le soutenir pour régler les différends dans le respect du droit international et sans le recours à la force.
L'affirmation par la Chine d'une "souveraineté indiscutable" dans la Mer Orientale est agressive et imprévue, et l'emploi de navires militaires et d'avions dans cette zone maritime empêche la gestion de cette zone, a-t-il déclaré.
D'après Patrick M. Cronin, du Centre de recherche de la sécurité des États-Unis, la Chine est de plus en plus déterminée dans ses revendications sur la Mer Orientale. Les photographies de mars dernier et celles récemment publiées montrent que la Chine réhabilite l'île de Gac Ma de l'archipel de Truong Sa où a eu lieu un conflit entre les forces des Marines vietnamienne et chinoise en mars 1988.
Début mai, la Chine a déployé sa plate-forme pétrolière en pleine zone économique exclusive et sur le plateau continental du Vietnam. Les navires chinois ont percuté des bateaux de pêche et des navires officiels du Vietnam, une opération soigneusement calculée par la Chine.
Il a indiqué que les États-Unis cherchent à faire valoir la CNUDM et soutiennent l'élaboration d'un Code de conduite en Mer Orientale. En général, les États-Unis soutiennent le droit international et protestent contre le règlement des différends par la force.
Le professeur Jerome A. Cohen, président de l'Université de droit de New York, a précisé que l'opposition de la Chine aux mécanismes juridiques encourage ses voisins à renforcer leur coopération dans la défense et à rechercher un soutien de pays hors de la région, ce qui contribuera à aggraver encore les tensions dans la région.
VNA/CVN