Di Linh et Lâm Hà, deux districts de la province de Lâm Dông, ont été choisis pour réaliser à titre d'essai ce programme de réduction de l'effet de serre via la protection des forêts (UN REDD en abréviation anglaise), soutenu à hauteur de 4,5 millions de dollars par le gouvernement norvégien. Les organisations onusiennes participant au programme comprennent le Programme des Nations unies pour le développement (UNDP), l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et le Programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP).
Selon Pham Minh Thoa, directrice de l'UN REDD au Vietnam, ce programme mettra l'accent dans l'immédiat dans la protection de l'environnement et la gestion des ressources naturelles. "Les résultats au Vietnam serviront de bases à un élargissement de ce programme dans le monde entier, ajoute-elle. Les participants bénéficieront d'assistances financières lorsque ce programme sera mis en oeuvre officiellement". Pour sa part, l'ambassadeur de Norvège à Hanoi, Stale Risa, a souligné que les résultats de la phase expérimentale sont d'ores et déjà positifs. "L'UN REDD calculera concrètement les assistances financières destinées aux participants et proposera au gouvernement vietnamien d'élaborer un programme de ce genre au niveau national", a déclaré ce diplomate.
Selon Pham Manh Cuong, coordinateur de l'UN REDD au Vietnam, plus de 5.000 habitants d'une vingtaine de communes des districts de Di Linh et Lâm Hà ont été informés de ce programme. Via 78 réunions villageoises, les habitants ont été informés des enjeux du changement climatique, des mesures de protection forestière, de l'effet de serre...
Réunions villageoises
Pour faire le bilan de ce programme, une rencontre entre les représentants du MADR, des trois organisations onusiennes cités plus haut, l'ambassadeur de Norvège au Vietnam et plus de 300 habitants locaux a été organisée.
Lors de cette rencontre, de nombreuses questions ont été posées. K'Beo, chef du village de Ka La Ton Gu, s'est interrogé sur les conditions de participation au programme UN REDD. "Les représentants du programme nous ont fourni de nombreuses informations sur le réchauffement climatique, les moyens de faire face à ce problème. Cela nous a permis de mieux comprendre la valeur de la forêt et la nécessité de la protéger", explique-t-il. Ka Kê, du village de Ka La Tô K'Riêng, a raconté pour sa part que "sa famille s'occupe depuis longtemps de la forêt". Elle voudrait mieux connaître les intérêts concrets que retireront les participants."Protéger la forêt, c'est protéger notre vie", a déclaré un villageois du hameau de Ka Ta Nhôp.
Les représentants des organisations onusiennes et du MADR ont répondu aux questions des habitants locaux. D'après eux, les animateurs de ces réunions, essentiellement des jeunes, jouent un rôle important dans ce programme. Lâm Sung en est un bon exemple. Diplômé de l'Université d'agriculture et de sylviculture de Hô Chi Minh-Ville, il a, avec les autres membres du groupe de communication du district de Di Linh, organisé des réunions dans 48 villages.
Le district de Di Linh s'étend sur 162.000 ha et compte 47.000 ha de terres agricoles. Selon Lê Viêt Phu, président du Comité populaire du district de Di Linh, la superficie forestière du district est estimée à plus de 95.300 ha. Il s'agit d'une des conditions favorables pour réaliser le programme UN REDD.
Ces dernières années, la gestion de plus de 39.500 ha de forêt de Di Linh a été confiée à la population locale. Selon le président du Comité populaire du district, la mise en route dudit programme permettra le développement durable des forêts dans le district en particulier, et dans la province de Lâm Dông plus globalement.
D'après Christophe Bahuet, directeur national du Programme des Nations unies pour le développement au Vietnam, lors la réalisation à titre d'essai de l'UN REDD dans le district de Di Linh, "nous avons pu constater une collaboration étroite et efficace entre les organisations onusiennes, le MADR et les autorités provinciales”. Il s'agit d'un modèle de partenariat qui mériterait d'être développé. "Ce programme contribuera à la protection de l'environnement ainsi qu'à lutter contre le réchauffement climatique", s'est-il réjoui.
À ce jour, neuf pays se sont inscrits à ce programme.
Viêt Hoàng/CVN