Développement des groupes économiques privés en débat

Le gouvernement vient d'accepter en principe la formation de groupes économiques privés et de confier au ministère du Plan et de l'Investissement l'étude et l'élaboration d'un projet de développement de ce modèle.

Ce projet devra être soumis au gouvernement en fin de cette année. Des avis et points de vue variés et divergents ont été recueillis lors d'un récent séminaire à Hanoi.

* Docteur Nguyên Dinh Cung, directeur adjoint de l'Institut central d'études et de gestion de l'économie

La transformation d'une petite entreprise en une grande société puis en groupe économique est une nécessité et un besoin objectif, répondant à une loi du développement. Durant le processus de développement, l'entreprise peut devoir fusionner ou mobiliser des fonds à l'extérieur. La fusion-acquisition est la voie la plus rapide pour une entreprise de s'agrandir. D'après moi, il n'y pas d'inégalité entre les groupes économiques à fonds étatique et ceux du secteur privé. Pour les premiers, il faut préciser la fonction du gouvernement. Ici, il joue le rôle de propriétaire des fonds et non de gestionnaire. Ainsi, ce propriétaire a le droit de mener la fusion-acquisition au sein de l'entreprise. Comme n'importe quel propriétaire d'entreprise, le gouvernement a le droit de décider de la fusion-acquisition.

À propos de l'appui du gouvernement en faveur des groupes économiques privés, je pense qu'ils peuvent attendre du gouvernement des aides concernant des questions juridiques, la protection des investisseurs mais pas d'autres soutiens. Tout le monde souhaite le développement de l'économie privée, à condition qu'il soit solide, sain et durable.

* Docteur Nguyên Manh Cuong, vice-président permanent et secrétaire général de l'Association des jeunes entreprises du Vietnam

Après plus de 20 ans de Renouveau, le secteur privé contribue à 60% du Produit intérieur brut (PIB) national. En particulier, les jeunes entreprises, au nombre de 8.000, contribuent à 25% du PIB national. Ces dernières années, malgré quelques avancées, la plupart des entreprises vietnamiennes sont de petite envergure et de faible compétitivité. C'est la raison pour laquelle les entreprises doivent nécessairement coopérer entre elles pour devenir un groupe économique privé en vue d'affronter la nouvelle période. D'après moi, une économie qui veut se développer doit nécessairement compter plusieurs entreprises parmi les 100 plus grands groupes multinationaux au monde.

* Truong Gia Binh, président du conseil d'administration du groupe FPT

Pour développer les groupes économiques privés, tout d'abord, il faut répondre à certaines questions. La nation a-t-elle vraiment besoin de groupes économiques puissants ? Les dirigeants sont-ils déterminés à créer des groupes économiques puissants ? Le développement économique, selon moi, doit avant tout être l'ambition de l'ensemble de la nation et traduire sa culture.

* Lê Phuoc Vu, président du conseil d'administration et directeur général du groupe Hoa Sen

Les entreprises suivent obligatoirement l'aspiration de se développer. Les groupes économiques sont les locomotives de l'économie mais actuellement, l'efficacité de l'utilisation des fonds de la part des entreprises étatiques reste assez faible. Si l'on n'a recourt qu'aux groupes économiques étrangers, le pays en retirera moins de bénéfices et peut tomber dans le risque de dépendance économique. Donc, il faut nécessairement développer des groupes économiques privés et les considérer comme un patrimoine commun de la nation.

* Pham Dinh Doàn, vice-président de l'Association des jeunes entreprises du Vietnam

Il faut être plus ouvert concernant le développement de l'économie et ne plus distinguer les groupes économiques privé ou étatique. Les groupes économiques à fonds étatique représentent 75% du patrimoine de l'économie mais ne con- tribuent qu'à 28,8% des recettes budgétaires. Les groupes économiques privés en développement représentent un bon exemple.

* Dang Lê Nguyên Vu, directeur général du groupe de café Trung Nguyên

Les entreprises privées ont besoin de politiques favorables pour qu'elles se consacrent au développement national. L'État doit promulguer des politiques communes pour accélérer l'apport des entreprises. À mon avis, l'important est de mobiliser des ressources à l'extérieur pour développer l'économie nationale. Nous devons profiter de ces occasions en veillant à ce que les bénéfices restent au Vietnam.

* Cao Sy Kiêm, président de l'Association des petites et moyennes entreprises

Pour l'essor de l'économie privée, il faut rapidement perfectionner le cadre juridique, amender et rajuster les Lois sur les investissements, les assurances, les entreprises et d'autres documents juridiques connexes.

Des chiffres parlants

L'économie privée a connu un développement rapide ces dernières années. Sur la période 2000-2008, le pays comptait 330.500 entreprises privées et 4 millions d'établissements individuels. Ces 3 dernières années, cette force a été multipliée par 1,5 en nombre et par 5 en capital inscrit par rapport à la période précitée. Le volume de capital inscrit sur 2000-2008 par l'économie privée dépasse 2.100 milliards de dôngs, soit plus que le montant des fonds d'investissement direct étranger sur la même période. Parmi les 500 entreprises les plus grandes en 2009, le tiers sont privées. Actuellement, beaucoup d'établissements privés mutent en groupes économiques, dont la marque s'affirme à l'étranger.

Linh Thao/CVN

(09/04/2010)

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