Coupe du monde féminine
Les Européennes, reines du Mondial

Sept nations sur huit qualifiées en quart de finale de la Coupe du monde féminine sont issues du Vieux continent: l'essor de la Ligue des champions et des salaires attractifs en Europe ont attisé la concurrence, contribué à élever le niveau et expliquent ce nouvel ordre mondial.

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Les Françaises Amel Majri (gauche) et Amandine Henry exultent après le but de la seconde en prolongation contre le Brésil en 8e de finale du Mondial féminin, le 23 juin au Havre.

Il n'y aura donc pas de remake des deux dernières finales entre États-Unis et Japon. Et le podium de l'édition 2007 avec Allemagne championne du monde, Brésil finaliste et États-Unis 3e, ne pourra pas non plus se reproduire. Les demi-finales seront 100% européennes ou alors "Team USA" sera l'intruse au milieu de trois sélections du Vieux continent.

"Tout ça ressemble vraiment à un Euro avec l'équipe des USA comme invitée", a tweeté la championne du monde 2007 et championne olympique 2016, l'Allemande Annike Krahn. Et d'ajouter: "c'est vraiment dommage que trois équipes européennes seulement se qualifient pour les JO-2020." Ce genre de remarque ne plaît pas à l'attaquante américaine Tobin Heath, joueuse des Portland Thorns, passée par le PSG: "En tant que fan de football, je voudrais un peu plus de diversité à ce stade. Je trouve parfois le football européen un peu ennuyeux".

Pourtant, cette nouvelle jeunesse de la vieille Europe était prévisible. "Ça ne me surprend pas que l'Europe soit aussi forte. Ça montre simplement les progrès qui ont été faits ces dernières années", commente la sélectionneuse des Allemandes, Martina Voss-Tecklenburg.

Attirer "les meilleurs talents"

"Il est clair que des investissements ont été réalisés dans des pays tels que l'Angleterre, l'Espagne, tandis que la France et l'Allemagne, de toute évidence, ont toujours été solides. L'investissement dans les Ligues porte ses fruits", décrypte Karen Bardsley, gardienne de l'Angleterre, née aux États-Unis.

Les Anglaises Karen Bardsley (gauche), gardienne, et Ellen White (centre), attaquante, après leur victoire contre le Japon au Mondial féminin, le 19 juin à Nice.

Un exemple? La section féminine de Lyon, qui a gagné six Ligues des champions, un record, et forme l'ossature des Bleues. Jean-Michel Aulas, président du club, expliquait que "le budget de charges a progressivement évolué. Il est cette saison entre 7 et 8 millions d'euros". "L'OL investit aussi 2 à 3 millions d'euros annuels au titre de la promotion mais c'est uniquement une volonté d'avoir une approche économique équilibrée, poursuivait-il. Nous avons aussi fondé une académie. Nous sommes le seul club français à l'avoir fait. L'affaire est quasiment équilibrée et permet à l'OL d'avoir des titres mais aussi une notoriété internationale considérable".

Les ligues européennes "attirent les meilleurs talents", poursuit Karen Bardsley, "et ce n'est que bénéfique pour les joueuses locales de ces pays", sous-entendu, qui peuvent apprendre auprès des meilleures étrangères. "La concurrence est meilleure que jamais", se félicite encore la gardienne des "Trois Lionnes", ravie également de voir des "joueuses exposées (médiatiquement) comme elles ne l'avaient jamais été".

"Jusqu'à 500.000 euros annuels"

La Ligue des champions joue à ses yeux "un rôle important dans les succès européens (au Mondial)". Sarina Wiegman, coach des Pays-Bas, ne dit pas autre chose, insistant sur les "joueuses qui vivent du football" en Europe et qui évoluent "au haut niveau". Les sélections profitent de ces dynamiques et "c'est la raison pour laquelle les pays européens se débrouillent si bien", assène la technicienne.

Nombre d'équipes européennes présentes en quarts de finale de la Coupe du monde depuis la première édition.

Parlons salaires. "Il y a une grande différence entre les garçons et les filles mais l'évolution a été considérable, détaille M. Aulas. À Lyon, les salaires sont de 5.000 à 10.000 euros mensuels mais les meilleures joueuses mondiales peuvent avoir des salaires directs jusqu'à 500.000 euros annuels, auxquels peuvent s'ajouter des droits individuels ou collectifs d'image, comme pour l'Américaine Alex Morgan (qui a joué à l'OL) qui avait aux USA des contrats d'image pouvant dépasser le million de dollars".

La Norvégienne Ada Hegerberg, première Ballon d'Or de l'histoire qui joue à Lyon, touche 400.000 euros brut par an, selon des estimations de France football. Deux autres joueuses de Lyon, la capitaine des Bleues Amandine Henry et la défenseure Wendie Renard, émargent à 360.000 euros brut et 348.000 euros brut par an, selon les médias.

"Mais il ne faut pas nous reposer sur nos lauriers", prévient l'Allemande Nadine Kessler, joueuse mondiale pour la FIFA en 2014, chargée du football féminin à l'UEFA. "Il y a quelques années on savait en Europe déjà avant le tournoi qui étaient les prétendants à la victoire à l'Euro, et qui avait des chances au Mondial. Aujourd'hui c'est différent. Ça va dans la bonne direction et ça donne confiance", note-t-elle toutefois.


AFP/VNA/CVN

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