Thuong Tin, banlieue au Sud de Hanoi, est réputée pour son métier de fabrication de papiers votifs, comme ceux de Van Hôi, Phuc Am, Duyên Truong... Un métier qui est transmis de père en fils dans ces villages.
Ces dernières années, ce métier a connu une forte croissance en raison d'une augmentation du marché domestique. Les familles de ces villages se consacrent à la production avec la participation de tous. Pendant les saisons de pointe comme le Têt traditionnel et la fête au 15e jour du 7e mois lunaire, un foyer peut réaliser un chiffre d'affaires de 5 millions à 10 millions de dôngs. Les papiers votifs de Thuong Tin sont stockés par les commerçants du marché Long Biên pour les revendre dans les provinces du Nord, voire même dans les provinces de Thanh Hoa et de Nghê An (Centre).
"Depuis un mois, ma famille mobilise 4 personnes pour fabriquer des papiers votifs, mais on ne peut toujours pas satisfaire tout le monde à l'approche du Têt", déclare Thi Nhung, du village de Van Hôi.
La demande dépasse l'offre, car plusieurs commerçants ont acheté un volume important de papiers votifs pour les revendre dans les fêtes des pagodes qui auront lieu lors des premiers mois de la Nouvelle Année lunaire, explique Thuy Hông, une vendeuse de papiers votifs au sein de la pagode des Parfums (chùa Huong).
Les gens de ce bas monde fêtent le Têt, et ceux de "l'empire des ombres" aussi. Pendant le Têt, les descendants font acte de pitié filiale à leurs ancêtres en leur rendant le culte, dont l'un des aspects est de fournir aux défunts tout ce dont ils ont besoin pour le quotidien : villas, téléphones portables, voitures, vêtements... Nombre d'entreprises organisent une cérémonie de culte pour attirer la chance en affaires pour la Nouvelle Année, et passent souvent d'importantes commandes de papiers votifs, y compris pour des chevaux de taille réelle. Une cérémonie dont le coût pour l'entreprise s'élève jusqu'à un ou 2 milliards de dôngs. "L'année dernière, une entreprise de Hai Duong (Nord) a dépensé 120 millions de dôngs en papiers votifs, dont le transport a nécessité 10 voitures", donne en exemple Thanh Ngoc, un "artisan-ouvrier" du village de Van Hôi. Les produits de grande taille coûtent chers, ainsi, une tour de 4 m de hauteur est vendue 15 millions de dôngs. Une lampe en forme de globe coûte 18 millions de dôngs.
La production de monnaie pour les morts bat son plein aussi, mais les ateliers de Thuong Tin ne peuvent répondent qu'à 20-30% des besoins du marché à Hanoi. Aujourd'hui, un atelier comporte fréquemment une imprimante d'une valeur d'un à 2 milliards de dôngs.
Thê Linh/CVN