Crise politique au Sri Lanka: le président dissout le Parlement

Le président du Sri Lanka, Maithripala Sirisena, a dissout le Parlement vendredi 9 novembre et convoqué des élections anticipées, peu après que son parti a annoncé qu'il ne disposait pas d'une majorité suffisante pour confirmer son candidat au poste de Premier ministre.

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Le président du Sri Lanka, Maithripala Sirisena, à Colombo, le 5 novembre 2018.
Photo: AFP/VNA/CVN

Après deux semaines de crise politique dans l'île, le chef de l'État a ordonné la dissolution de l'assemblée, composée de 225 députés, dès vendredi à minuit. Des élections anticipées se tiendront le 5 janvier dans tout le pays, soit presque deux ans plus tôt que prévu, et la nouvelle assemblée se réunira dès le 17 janvier, a-t-il précisé.

Des élections législatives n'étaient pas prévues avant 2020 mais devant l'impasse politique le président a décidé de prendre le risque d'un scrutin anticipé dans l'espoir d'obtenir une majorité solide dans la nouvelle assemblée.

Le parti du président avait reconnu vendredi 9 novembre ne pas avoir actuellement la majorité parlementaire pour confirmer son candidat contesté aux fonctions de Premier ministre.

Depuis le limogeage surprise le 26 octobre par le président du chef du gouvernement Ranil Wickremesinghe, et son remplacement par l'ex-homme fort de cette nation d'Asie du Sud (2005-2015) Mahinda Rajapakse, le Sri Lanka se retrouve de fait avec deux Premiers ministres rivaux, M. Wickremesinghe dénonçant son renvoi comme inconstitutionnel.

Ancien président de l'île et bête noire des défenseurs des droits de l'Homme, Rajapakse avait mis fin en 2009 à quatre décennies de guerre civile avec la rébellion tamoule.

Crise constitutionnelle au Sri Lanka.
Photo: AFP/VNA/CVN

"Pour l'instant nous avons 104 ou 105 parlementaires", sur les 113 nécessaires, avait admis vendredi devant la presse Keheliya Rambukwella, porte-parole du président Sirisena. "Nous comptons sur des défections pour obtenir les nombres (requis)."

Se disant certain de toujours détenir la majorité absolue au Parlement, suspendu par le président jusqu'au 14 novembre, M. Wickremesinghe réclamait, à l'instar de la communauté internationale, la convocation immédiate des 225 députés pour qu'ils déterminent qui est le Premier ministre légitime.

Sous pression de l'Union européenne et des États-Unis notamment, le président avait promis à trois reprises de de lever la suspension du parlement mais avait à chaque fois fait volte-face.

Lors d'élections en 2015, une alliance du parti de M. Wickremesinghe et d'une faction emmenée par M. Sirisena avait évincé du pouvoir Mahinda Rajapakse, bête noire des défenseurs des droits de l'homme.

Mais une fois aux responsabilités, les relations entre les deux partenaires ont tourné au vinaigre, en raison notamment de divergences sur la politique économique.

AFP/VNA/CVN

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