Crise ouverte entre l'Allemagne et son allié israélien historique

Larvée depuis plusieurs mois, la crise dans les relations entre l'Allemagne et Israël atteint désormais un niveau sans précédent après plus d'un demi-siècle de liens particulièrement étroits du fait de la responsabilité de Berlin dans l'Holocauste.

>>Un Suisse du CIO s'excuse après avoir assimilé exclusion éventuelle et Holocauste

>>Auschwitz en chantier pour préserver la mémoire de l'Holocauste

>>Le Conseil de l'Europe se recueille en mémoire des victimes de l'Holocauste

>>L'Art de l'Holocauste s'expose pour la première fois à Berlin

>>Journée internationale des victimes de l'Holocauste

Le ministre des Affaires étrangères allemand Sigmar Gabriel (gauche) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annulé mardi 25 avril une rencontre avec le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel, parce que celui-ci a tenu à rencontrer des représentants de deux ONG israéliennes très critiques envers son gouvernement. "Je regrette beaucoup cela", a dit sur place Sigmar Gabriel.

Ce couac diplomatique vient ternir la "relation spéciale" - selon l'expression consacrée en allemand - qui lie l'Allemagne à Israël, plus de 70 ans après le génocide de plus de 6 millions de juifs par le régime nazi.

Et la crise pourrait marquer un tournant dans une relation qui n'est plus désormais uniquement dictée par la mauvaise conscience allemande.

"Le traitement particulier d'Israël pour des raisons historiques arrive à ses limites avec le gouvernement Netanyahu", juge mercredi 26 avril l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, "notre faute historique ne peut pas amener l'Allemagne à accepter que le gouvernement israélien s'éloigne de plus en plus des valeurs que nous avions tenu jusqu'ici pour communes".


"Normaliser"

En réalité, "cela fait une vingtaine d'années que la tendance en Allemagne est de +normaliser+ les relations avec Israël, +normaliser+ a plutôt en général une connotation positive mais ici c'est l'inverse, il s'agit de mettre fin au statut unique de la relation avec Israël", estime Eldad Beck, auteur d'un livre "Merkel, Israël et les Juifs".

Pour cet observateur des relations germano-israéliennes, il s'agit d'une évolution profonde de la société allemande, en particulier de la jeune génération qui "veut mettre un terme à cette ombre qui l'empêche d'être une nation comme les autres".

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le tout jeune État hébreu avait décidé de boycotter l'Allemagne de l'Ouest. Jusqu'à la signature en 1952 d'un "accord de compensation économique", suivi en 1965 de l'établissement de relations diplomatiques entre les deux pays.

Le cinquantenaire de cette amitié a donné lieu en 2015 à de vibrantes commémorations à Berlin et Jérusalem. Une occasion pour l'Allemagne de réitérer son soutien indéfectible à l’État hébreu, dont Angela Merkel a dit en 2008 que l'existence fait "partie de la raison d’État allemande".


AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top